Crise du porc: nouveau report de la cotation, table ronde lundi à Paris

  • Des agriculteurs se rassemblent devant le marché du porc à Plérin, le 14 août 2015
    Des agriculteurs se rassemblent devant le marché du porc à Plérin, le 14 août 2015 AFP - FRED TANNEAU
  • Daniel Picart, president du Marché du Porc Breton s'adresse aux journalistes à Plérin le 14 août 2015
    Daniel Picart, president du Marché du Porc Breton s'adresse aux journalistes à Plérin le 14 août 2015 AFP - FRED TANNEAU
  • Le porc en Europe Le porc en Europe
    Le porc en Europe AFP - P.Pizarro/V.Lefai
Publié le
Centre Presse Aveyron

La reprise de la cotation du Marché du porc breton(MPB) de Plérin (Côtes-d'Armor) a été suspendue vendredi aux conclusions d'une nouvelle table ronde de la filière prévue lundi après-midi au ministère de l'Agriculture.

La cotation est suspendue depuis le 10 août suite au refus de deux des principaux acheteurs, Cooperl et Bigard/Socopa, de payer le prix préconisé par le gouvernement pour les éleveurs, 1,40 euro le kilo.

Stéphane le Foll "réunira ce lundi 17 août après-midi à Paris une délégation des acteurs du marché au Cadran de Plérin ainsi que le Comité Régional Porcin et la Fédération Nationale Porcine", a indiqué le ministère dans un communiqué.

"Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du Marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine", a souligné le président du MPB Daniel Picart. Les responsables du MPB ont décidé de "reporter le marché de ce matin aux conclusions de la table ronde". "Nous attendrons les conclusions de la table ronde pour fixer un prix", a-t-il dit.

- 'appels au calme' -

Aussitôt après, plusieurs responsables de syndicats agricoles se sont exprimés en appelant au calme, jusqu'à lundi et la tenue de la table ronde, plus d'une centaine d'agriculteurs des départements de production de porcs qui avaient convergé sur Plérin dans la matinée.

"On avait prévu une action" si le marché ne se tenait pas vendredi, "mais il n'y aura pas d'action, on va attendre la table ronde", a assuré Didier Lucas, président FDSEA des Côtes-d'Armor. Mais "après la table ronde, on ne pourra pas continuer à rester comme ça", a souligné M. Lucas.

Une conférence de presse avec des représentants des FRSEA et JA de Bretagne, Pays de Loire et Normandie, les principaux bassins de production des porcs est en outre annoncée, lundi en fin de matinée, à Rennes.

La Cooperl et Bigard/Socopa jugent le prix de 1,40 euro le kilo trop élevé, notamment par rapport à la concurrence européenne.

"Aujourd'hui, il y a une distorsion de concurrence avec nos concurrents espagnols et allemands. Mais c'est l’État qui nous impose des charges sociales, des charges fiscales, des charges environnementales", a déclaré à l'AFP Mickaël Guilloux, responsable de la section porcs à la FDSEA de Mayenne et à la FRSEA Pays de la Loire.

"Il faut que l’État s'engage à rééquilibrer ces charges pour que nos élevages soient aussi compétitifs que ceux de l'étranger. A lui de voir comment faire, à lui de se débrouiller pour qu'il nous rende compétitifs", a-t-il dit.

- cochons invendus -

Manuel Valls, interpellé jeudi par les éleveurs de porcs pour qu'il intervienne dans cette crise, a déclaré vendredi en fin de matinée qu'"il y a urgence à trouver de bonnes solutions" et souligné que "l’État et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée".

Aucune cotation n'a eu lieu lundi, puis jeudi au MPB, qui ne représente que 15% des ventes de porcs hebdomadaires mais fixe le prix de référence au niveau national.

L'absence de cotations, même si elle n'empêche pas les ventes en France, entraîne une situation compliquée pour certains éleveurs qui se retrouvent avec des cochons invendus sur les bras, sources de difficultés logistiques et financières, dans des exploitations qui fonctionnent désormais à flux tendus.

En Normandie, à Caen, des agriculteurs qui occupaient une place du centre ville depuis jeudi près de la préfecture ont déversé vendredi du fumier et des gravats devant les portes d'un Monoprix puis près de la préfecture, avant de quitter les lieux en fin de journée.

En fin de journée vendredi il n'y avait pas d'autre mouvement de protestation annoncé.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?