"Un duvet dans la bagnole au cas où" : la folle tournée d’été des groupes aveyronnais

  • Le groupe No Soucy, comme beaucoup d’autres groupes locaux, tourne durant l’été bien plus que le reste de l’année. Ils se produisent dans le département, et bien au-delà.
    Le groupe No Soucy, comme beaucoup d’autres groupes locaux, tourne durant l’été bien plus que le reste de l’année. Ils se produisent dans le département, et bien au-delà. Lola Cros
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Lola Cros

On les croise dans les fêtes de village, en terrasse de café ou dans les festivals du coin. En juillet et août, ils sont de toutes les brochures. Eux, ce sont La Deryves, Les Ennuis Commencent et No Soucy. Ils nous invitent en coulisses: on embarque !

Pas de "bus tour", de concerts à guichet fermé, d’hystérie populaire (quoique...), d’agents et de services de sécurité sur les dents. Les groupes aveyronnais qui partent en tournée quand arrive l’été n’ont, d’apparence, rien de Madonna ou des Rolling Stones. Mais ils enchaînent les dates à un rythme effréné, à faire pâlir les plus grands. "Et encore, il n’y a pas assez de week-ends à mon goût", rigole l’un des deux Yves du groupe La Deryves. En seulement deux mois d’été, ces deux-là enchaînent une cinquantaine de dates... Rien que ça !

Talonnés de près par les No Soucy et Les Ennuis commencent. Pendant l’été, mieux vaut ne pas les chercher ailleurs que sur scène du mercredi au dimanche. Dans le département, la Région, et même au-delà. "L’Aveyron, on le connaît en long, en large et en travers", blague encore La Deryves qui, cette année, a concentré ses dates estivales dans le département et s’étonne encore, après quelque 700 concerts au compteur, d’avoir joué à Espalion pour la première fois pas plus tard que cette année.

"Un duvet dans la bagnole au cas où"

Alors, quatre fois par semaine, ils prennent la route. Avalent des dizaines et des dizaines de kilomètres. Montent leur scène, font les balances mais pas de répet’, leur spectacle, démontent la scène et puis s’en vont. Vers de nouveaux horizons. "Nous dormons rarement sur place", commente David, le chanteur des No Soucy.

"En général on rentre à Rodez pour repartir le lendemain. Sauf quand on enchaîne les dates loin d’ici, évidemment". Du côté des Ennuis Commencent, on prend deux voitures. Une pour ceux qui habitent Rodez, l’autre pour Decazeville. "On prend rarement le même itinéraire, c’est mieux comme ça", explique Hugo Bruel, batteur des Ennuis. "Un duvet dans la bagnole au cas où, et c’est parti. L’été, on a envie d’enchaîner".

"On fait comme on peut"

Et s’ils admettent que les "à-côtés" des concerts sont énergivores et chronophages, tous avouent y prendre plaisir. "Mick Jagger, quand il arrive sur scène, il a la guitare accordée", sourit Hugo Bruel. "On ne fait pas le même métier. On n’est pas les Rolling Stones, juste un petit groupe de campagne. N’empêche, on a de l’actu, un disque en préparation, on écrit des chansons". Pour rien au monde il n’échangerait sa place.

Quand il s’agit de monter le matériel chez les Ennuis, chacun son rôle. Et en 30 minutes, "c’est plié". Pareil pour le démontage. "Notre organisation a un côté un peu artisanal, mais c’est ce qui fait tout le charme", continue le batteur. "Avoir un agent, c’est accepter de perdre un peu de liberté dans le choix des dates, c’est une obligation de résultats, et c’est aussi perdre le côté humain des concerts que l’on aime". Avis partagé par La Déryves qui refuse illico les propositions.

Eviter les "plans pourris"

Préparer la tournée, c’est un boulot de toute l’année. Déjà, No Soucy a des dates "bookées" pour l’été 2016. "En général, on accepte le premier qui appelle pour une date, en essayant de grouper plusieurs dates dans le même coin si on part loin", détaille Benoît des No Soucy. Autre défi : ne pas mordre sur la tournée des orchestres auxquels ils appartiennent: "Pour ne pas prendre de risque, on refuse les vendredis et samedis avec No Soucy: priorité aux orchestres".

Chez les Ennuis, le souci est tout autre: combiner tournée et activité professionnelle. Ben, notamment, est boulanger, levé à 5 heures tous les matins, lendemain de concert ou non. Hugo Bruel gère les "bookings" pour les Ennuis: "J’essaie de vendre au mieux le groupe, d’alterner les comités des fêtes - qui paient mieux mais pour un gros boulot - et les festivals ou les bars. Et puis, j’évite les plans pourris, ceux à qui on a déjà eu affaire et qui sont très mal organisés". Entre deux concerts, on s’active en coulisses. On crée les affiches, on gère les réseaux sociaux, on annonce les prochaines dates, on entretient le matériel. Et côté vie privée, pendant cette période à mille à l’heure... "On fait comme on peut".

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