Hollande ouvre la voie à des frappes françaises en Syrie

  • François Hollande lors de sa 6e conférence de presse le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris
    François Hollande lors de sa 6e conférence de presse le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris POOL/AFP - PHILIPPE WOJAZER
  • Le président François Hollande lors de la 6e conférence de presse du quinquennat le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris
    Le président François Hollande lors de la 6e conférence de presse du quinquennat le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris POOL/AFP - PHILIPPE WOJAZER
  • Le président François Hollande lors de la 6e conférence de presse du quinquennat le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris
    Le président François Hollande lors de la 6e conférence de presse du quinquennat le 7 septembre 2015 à l'Elysée à Paris AFP - ALAIN JOCARD
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Centre Presse Aveyron

François Hollande a annoncé lundi que la France envisageait des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique en Syrie, sans toutefois envisager une intervention militaire au sol, et promis, sur le plan hexagonal, une nouvelle baisse d'impôts.

Lors d'une conférence de presse de près de deux heures, la sixième conférence semestrielle depuis 2012, le président de la République a indiqué que des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie débuteraient dès mardi et que le Parlement serait consulté sur ce sujet.

Ces vols de reconnaissance "permettront d'envisager des frappes contre Daech, en préservant notre autonomie d'action et de décision", a déclaré M. Hollande. Mais il a jugé qu'il serait "inconséquent et irréaliste d'envoyer des troupes au sol".

Le chef de l'Etat a également semblé plus conciliant qu'à l'accoutumée avec la Russie, acteur clé du conflit syrien, se disant prêt à plaider pour la levée des sanctions frappant Moscou en cas de progrès significatifs dans le dossier ukrainien. Une réunion entre la France, la Russie et l'Allemagne pourrait avoir lieu avant l'Assemblée générale des Nations Unies, fin septembre.

Lors de son propos liminaire de 18 minutes avant de répondre aux questions des quelque 200 journalistes réunis dans la salle des fêtes de l'Elysée, M. Hollande a consacré un long moment à l'accueil des réfugiés.

Parlant d'une crise "dramatique", il a indiqué que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés, sur les 120.000 que la Commission européenne a proposé d'accueillir dans les Etats membres.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve réunira les maires dès samedi pour organiser cet accueil, prévu sur les deux prochaines années, "de manière digne et sérieuse", a-t-il dit.

Affichant à plusieurs reprises sa solidarité avec Angela Merkel, il a rappelé que c'est avec la chancelière allemande qu'il avait proposé "un mécanisme permanent et obligatoire d'accueil des réfugiés", soulignant que "le mot important, c'est +obligatoire+".

Il a implicitement critiqué la Hongrie pour la construction d'une clôture à sa frontière avec la Serbie, dressant un parallèle avec l'attitude ouverte de l'Europe occidentale vis-à-vis des pays de l'est lors de la chute du mur de Berlin.

- "Les risques d'échec" de la COP21 -

Toujours sur le plan international, le chef de l'Etat a lancé un avertissement sur les "risques d'échecs" de la conférence climat, plaidant pour "un préaccord sur la question du financement" pour parvenir à un succès ratifié par les chefs d'Etat en décembre à Paris.

"Je me rendrai en Chine au début du mois de novembre pour lancer avec le président Xi Jinping un appel pour que nous puissions réussir la conférence sur le climat", a-t-il ajouté.

Sur le plan intérieur, alors qu'il est toujours en proie à une impopularité record, François Hollande a confirmé une nouvelle baisse d'impôts pour 2016, après celle touchant 9 millions de Français en 2015. L'année prochaine, "plus de 8 millions de foyers" en bénéficieront, pour un montant total de "plus de 2 milliards d'euros" via une nouvelle baisse de l'impôt sur le revenu, a-t-il indiqué, fermant la porte à un élargissement de la redevance aux "objets connectés".

M. Hollande a également confirmé une réforme à venir visant à "rendre lisible" le code du travail et donner "toute la place nécessaire à la négociation collective et aux accords d'entreprises", mais sans toucher à la durée légale du travail, qui restera à 35 heures.

Le président de la république est également revenu sur sa décision d'abroger, lors de son arrivée à l'Elysée, la hausse de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy, ce qu'il a dit récemment avoir regretté. "Je ne l'ai pas voulu parce que c'était un engagement que j'avais pris dans la campagne et parce que ce n'est pas juste, parce que la TVA, ce n'est pas juste, en tout cas quand elle est portée à ce niveau".

- 2017 n'est pas une 'obsession' -

Pour 2017, M. Hollande, visiblement agacé par plusieurs questions sur la politique française, a de nouveau lié une éventuelle candidature à un second mandat à une diminution durable du chômage, "une exigence morale". Mais le chômage ne devrait pas baisser dès cette année, a-t-il concédé, assurant que la croissance de l'économie française atteindrait "sûrement un peu plus de 1% en 2015" et "1,5% en 2016".

Jurant que sa candidature en 2017 n'est pas une "obsession", le chef de l'Etat a mis la gauche en garde contre "la dispersion" qui pourrait signifier sa "disparition". Après quatre revers successifs depuis les municipales de 2014, la majorité subira un nouveau et dernier test avant l'élection présidentielle de 2017 à l'occasion des élections régionales, qui auront lieu les 6 et 13 décembre.

Source : AFP

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