Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai

  • Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai
    Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres
  • Michel Laurens a planté une vigne expérimentale avec quatre cépages blancs autochtones, dont le fel blanc et le saint-côme.
    Michel Laurens a planté une vigne expérimentale avec quatre cépages blancs autochtones, dont le fel blanc et le saint-côme. José A. Torres
  • Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai
    Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres
  • Le viticulteur a invité des vignerons voisins à en savoir un peu plus sur l’avancée de ses «expérimentations» .
    Le viticulteur a invité des vignerons voisins à en savoir un peu plus sur l’avancée de ses «expérimentations» . José A. Torres
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    Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres
  • Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai
    Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres
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    Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres
Publié le
Philippe Routhe

Viticulture. Une expérience est actuellement menée sur des cépages blancs locaux oubliés ou abandonnés dans le vignoble de marcillac, histoire de peut-être leur trouver une nouvelle vie.

Bientôt un AOC marcillac en vin blanc avec un cépage local ? Qui sait. En tout cas, un vigneron a décidé de se jeter à l’eau plutôt que de tourner autour du tonneau. Michel Laurens a en effet lancé ce qu’il appelle humblement «une démarche professionnelle», refusant de s’arroger la paternité de cette initiative. Il a réservé une parcelle de son terrain, sur les hauteurs de Clairvaux, pour y planter une vingtaine d’hectares de quatre cépages blancs destinés uniquement à l’expérimentation: du chenin, de la muscadelle, du fel et du saint-côme.

Cépages oubliés

«La question n’est pas de faire du blanc à partir de cépages internationaux, comme le chardonnay ou du sauvignon. Mais bien avec des cépages locaux oubliés ou abandonnés» explique Michel Laurens, qui a replanté ces vignes en 2012. Hier, il a invité des vignerons voisins à en savoir un peu plus sur l’avancée de ses «expérimentations» en présence d’Olivier Yobrégat, ingénieur agronome à l’institut français du vin et de la vigne, basé à Gaillac. Un ingénieur pour le moins ravi de cette initiative. «C’est beaucoup mieux que de n’avoir que trois ou quatre pieds dans une vigne conservatoire. On peut pousser le travail plus loin» souffle-t-il. Et peut-être faire revivre des variétés oubliées.

«Et cela intéresse beaucoup de vignerons du coin. Dernièrement, lors d’une première restitution, la salle était vraiment trop petite», sourit l’ingénieur. Hier, le propos s’est concentré autour de deux cépages en particulier : le saint-côme et le fel blanc. Le premier est également appelé rousselous, et figure dans le cahier des charges du vin d’Estaing. Précoce, fragile en cas de fortes chaleurs, issu d’un croisement entre le noual et le gouais, il propose cependant un vin acidulé, fruité et assez agréable.

Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai
Le vin de Marcillac passe au blanc d’essai José A. Torres

Encore quatre à cinq années de recul sont nécessaires

Quant au fel, il n’existe pour ainsi dire pas du point de vue administratif. «Il est inconnu. On n’en a jamais trouvé ailleurs» explique Olivier Yobregat, un brin surpris par son potentiel. «Il n’a pas l’air fragile, peut avoir un fort rendement semble-t-il et a un fort potentiel. On ne sait pas trop pourquoi il a disparu»  sourit-il. «Il est acide. Il semble qu’il puisse faire un vin sec, de garde avec beaucoup d’acidité. Il peut être intéressant pour des vins liquoreux» détaille en outre Michel Laurens. Mais ça, c’est l’avenir qui le dira. Il faut en effet compter quatre à cinq années supplémentaires pour avoir le recul nécessaire quant au véritable potentiel de ces cépages.

Signe qu’il fait bon vivre dans les vignes du Vallon, il se pourrait aussi qu’une expérience identique soit conduite avec des cépages rouges cette fois-ci. «L’Aveyron est riche en cépages originaux. On en a recensé au moins dix, six en rouge et quatre en blanc», s’enthousiasme Olivier Yobregat. De quoi réjouir ces vignerons, véritablement passionnés par leur travail, à l’instar de Michel Laurens, dont l’idée de mener la même expérience en rouge le taraude depuis un petit moment déjà. 

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