Les élus aveyronnais craignent de devoir augmenter les impôts

  • Rassemblés à l’appel de l’Association départementale des maires, les élus aveyronnais ont exprimé leurs vives inquiétudes.
    Rassemblés à l’appel de l’Association départementale des maires, les élus aveyronnais ont exprimé leurs vives inquiétudes. Upside Drone
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Centre Presse Aveyron

Mobilisation. Près de 300 élus aveyronnais ont répondu, hier, à l’appel de l’ADM pour dénoncer la baisse brutale des dotations budgétaires de l’État. Ils ont reçu le soutien des représentants du BTP.
 

Tout un symbole. L’association des maires de France avait choisi ce week-end des Journées du Patrimoine pour s’élever contre la mise en danger du patrimoine communal, provoquée par la baisse drastique des dotations de l’État. En Aveyron, cet appel du 19 septembre, relayé par l’association départementale des maires a trouvé, un large écho. 250 à 300 élus se sont rassemblés, samedi matin, à Onet-le-Château, où ils ont reçu le soutien d’une forte délégation de la fédération du bâtiment et des travaux publics, un secteur fortement impacté par le ralentissement de la commande publique.

La rebellion des Fantassins

« Qu’on arrête de taper sur les collectivités locales qui ne pèsent que 9 % de la dette globale alors qu’elles représentent 70 % de l’investissement public », résumait le bouillant André At. Le département de l’Aveyron perd chaque année 6 millions d'euros de dotations, tandis que les charges augmentent de 5 millions d'euros. Au bout du compte, l’épargne nette fond comme neige au soleil. De 39 millions d'euros en 2014, elle deviendra nulle en 2018.

Les communes sont logées à la même mauvaise enseigne, le maire d’Onet, Jean-Philippe Keroslian estimant à 5 millions d'euros le manque à gagner que devra supporter sa commune d’ici 2020, alors qu’elle doit débourser une enveloppe de 350 000 euros pour les rythmes scolaires. À cela s’ajoutent de plus en plus de normes contraignantes et coûteuses et de transferts de charges. Selon une enquête de l’ADM, les dotations de fonctionnement des communes aveyronnaises ont chuté de 9 % à 28 %, selon leur taille. Et les dotations de solidarité sont loin de compenser. Les divers intervenants ont été affirmatifs : l’État doit revoir sa copie.

« Nous avons un État contrôleur, censeur, alors que nous attendions un État partenaire », a commenté le président du conseil départemental, Jean-Claude Luche, ce dernier décrivant cette action comme la rébellion des Fantassins de la République, « ceux qui sont en première ligne ».

Avant lui, les parlementaires de droite ont fustigé une supercherie, qui creuse les inégalités entre communes pauvres et riches. Pour Jean-Claude Luche, c’est un transfert de fiscalité déguisé, les collectivités locales étant dans l’obligation d’actionner le levier de l’impôt. « Le poids supporté ne traduit pas une répartition équitable de l’effort. Si les contraintes explosent, les besoins ne diminuent pas et pour trouver des recettes, il n’y a pas cinquante solutions. » Les Aveyronnais sont prévenus...