Santé. La pénurie en médecins spécialistes, du moins en certains domaines, ne fait que s’accentuer depuis une bonne décennie. L’Aveyron, au même titre que d’autres départements ruraux, n’est pas à l’abri.
Le phénomène de désert médical menace on le sait les zones rurales éloignées des grands centres urbains. Et la pénurie est encore plus criante quand il s’agit d’obtenir un rendez-vous auprès de certains médecins spécialistes.
LaMutuelle.com vient de publier une carte qui pointe ces carences, plus ou moins flagrantes en fonction des spécialités. Viennent ainsi en tête des plus longs délais d’attente l’obtention de rendez-vous dans un cabinet d’ophtalmologie, de gynécologie et de dermatologie, délais qui peuvent dépasser les 6 mois en Aveyron, quand, dans certains autres départements, on peut attendre jusqu’à 18 mois…
Le Dr Dominique Bonnecuelle, qui représente en Aveyron le CSMF, un syndicat de médecins spécialistes, ajoute à cette liste des spécialités embouteillées celle des ORL (otorhinolaryngologie) où les difficultés ne devraient pas tarder à se faire sentir quand les départs annoncés seront effectifs (-3 à Rodez et -2 à Villefranche-de-Rouergue…)
Du mieux attendu en ophtalmologie
Le président du Conseil de l’Ordre des Médecins en Aveyron, Didier de Labrusse, tient cependant à relativiser ces données. Certes, admet-il, certaines spécialités, telles celles déjà citées plus haut, posent problème. Mais, ajoute-t-il aussitôt, «la situation en Aveyron apparaît néanmoins moins grave qu’ailleurs», du moins en milieu rural. Il annonce d’ailleurs que sur le front de l’ophtalmologie, la situation devrait bientôt s’améliorer grâce à l’installation de deux nouveaux spécialistes, dont l’un à Rodez et l’autre à Villefranche-de-Rouergue.
Les maisons de santé en soutien
Vis-à-vis de cette même spécialité, le Dr de Labrusse cite par ailleurs l’expérience pilote menée sur le Nord-Aveyron, consistant à associer les maisons de santé dans le dépistage de la rétinopathie diabétique, et qui devrait bientôt s’étendre à tout le département, grâce à l’achat commun d’un rétinographe. Mais le président du Conseil de l’Ordre tient surtout à rappeler que les trop longs délais d’attente ne concernent en aucun cas les examens et actes effectués en urgence.
Médecine générale : l'Aveyron s'en sort bien
De même que Didier de Labrusse relève que pour ce qui est de la médecine générale, l’avancée du fameux désert médical a pu en partie être contenue «grâce aux efforts que nous avons consentis depuis plus de 10 ans en permettant aux internes hospitaliers d’effectuer une partie de leurs stages chez des praticiens aveyronnais.»
Et de relever le fait que «notre département est l’un des seuls, en territoire rural, à parvenir à compenser les départs à la retraite des médecins généralistes.» N’en reste pas moins, reconnaît Didier De Labrusse, «une très grosse inquiétude dans notre département sur la présence des spécialités dites d’organe.»
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