Jérôme Lamic, l’apprenti devenu maître coutelier

  • Jérôme Lamic, 32 ans à peine et déjà Meilleur ouvrier de France en coutellerie.
    Jérôme Lamic, 32 ans à peine et déjà Meilleur ouvrier de France en coutellerie. OC
Publié le
O.C.

Savoir-faire. Originaire et installé au Nayrac, il vient de remporter le concours du Meilleur ouvrier de France en couteaux de table, témoignant de la vitalité de la coutellerie sur l’Aubrac.

À l’Élysée cet été, ils étaient 225 lauréats du concours du Meilleur ouvrier de France à être reçus. Deux seulement l’étaient en coutellerie. Dont Jérôme Lamic, âgé de 32 ans, originaire et installé au Nayrac. «Au départ je n’avais pas du tout commencé par cette branche en passant un bac agricole. Je cherchais un temps plein alors j’ai arrêté et je me suis essayé au couteau. J’y ai pris goût, cela m’a plu», dit-il avec humilité. Plus que du goût, c’est une autre saveur, celle de l’excellence que Jérôme Lamic a décroché, devenant lauréat du concours du Meilleur ouvrier de France (Mof) en couteaux de table. Un concours ouvert tous les quatre ans avec un taux de réussite de 8%, ce qui en dit long sur le niveau d’exigence.

Une histoire d’amitié

Au-delà du travail, cette distinction est aussi le fruit d’une amitié. Jérôme Lamic a pour ami d’enfance un certain Jean-Michel Cayron, double Mof. «On progressait ensemble, il m’a motivé et c’est devenu un défi de passer le concours». Non pas qu’il soit attiré par les fastes et strass de la réception présidentielle à l’Élysée, Jérôme Lamic préfère l’ombre à la lumière - du moins la lumière intellectuelle à celle éphémère et virtuelle de la renommée.

Discret, il fabrique ses couteaux depuis cet été dans l’atelier de «Vent d’Aubrac», installé dans la zone artisanale de son village natal. Sans écriteaux ni néons mais avec pour étincelle l’envie de créer. «Les idées ne manquent pas, on peut travailler à l’infini, ce que j’aime c’est l’esthétique, la gravure, le couteau d’art». La pièce unique en somme, qui exige la maîtrise d’un savoir-faire pour mettre en lumière sa profession.

Sur la médaille du Mof sont inscrits «Joie» et «travail». Deux mots, deux valeurs qui correspondent parfaitement à l’état d’esprit de Jérôme Lamic et vont de pair avec l’humilité et la discrétion, signes de sagesse. Bien malgré lui encore, il va devoir se dévouer et retourner sous les feux de la rampe. Jean-Paul Turlan, le maire du village, compte organiser une cérémonie en son honneur et il devra remonter à la capitale le 21 novembre pour être le président d’honneur du banquet des amicales aveyronnaises. Puis, Jérôme pourra quitter couronnes et lauriers pour vite retourner dans l’ombre, tel Zarathoustra dans sa caverne, avec la volonté d’y réaliser son œuvre, la pièce unique, le couteau d’art. L’ultime quête. 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?