7e journée. En position de premiers relégables et restant sur une série de quatre revers de rang, les Ruthénois reçoivent Auch, cet après-midi à 15h30 au stade Paul-Lignon. Un sacré défi à relever dans une ambiance forcément marquée par les attentats de vendredi à Paris.
«Ce n’est pas forcément agréable de se dire que l’on va devoir jouer alors que beaucoup de familles pleurent leurs proches et sont dans la peur.» Le coach ruthénois Arnaud Vercruysse, le sait et n’élude pas le sujet. L’ambiance risque d’être étrange dimanche à Paul-Lignon alors que ces dernières heures, les considérations sportives semblent bien dérisoires. «Pour autant, si on cède à ce genre de chantage, ils (les terroristes, NDLR) ont gagné», souffle le président du SRA, Jean-Paul Barriac. Alors Arnaud Vercruysse veut croire à «une forme d’exutoire». D’autant que l’adversité sur le pré promet d’être belle pour les «sang et or». En effet, c’est Auch et son statut de «gros» de la poule qui déboulent rue Vieussens.
«Les probabilités sont nettement en notre défaveur, prévient le technicien rouergat. Au jeu des pronostics, on doit être à 99 contre 1. Mais ce 1%, on va le jouer à fond.» C’est-à-dire ? «Pour contrecarrer ces probabilités, il faudra jouer un rugby quasi parfait.» Et d’enchaîner : «Il ne faudra pas faire preuve de fébrilité, il ne faudra pas qu’on les regarde. L’objectif, c’est priver l’adversaire de munitions.» Tout un programme pour un groupe qui reste sur une série délicate de quatre revers de rang, le dernier en date dimanche dernier à Agde (14-13), alors que la victoire semblait à portée de mains.
Une désillusion de plus digérée cette semaine ?
Arnaud Vercruysse : «Je ne suis pas dans le mental des joueurs pour le savoir. Mais digérée: non. On a plutôt tenté de refocaliser la frustration emmagasinée dimanche dernier sur le match face à Auch.» Tirer du positif de cette situation. Car si les résultats, et le bilan comptable qui va avec, sont mauvais; le jeu, lui, semble au rendez-vous. Alors que manque-t-il pour allier les deux. Qu’a-t-il manqué par exemple dans l’Hérault dimanche dernier ? «Concrétiser par des points nos phases de domination[, envoie sans hésitation l’entraîneur avant de préciser: On a laissé échapper 15 points qui étaient dans nos cordes. Derrière, ça devenait forcément compliqué.» Ses ouailles sont prévenues. À elles de montrer qu’elles ont compris la leçon.
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