Abaaoud, organisateur présumé des attentats de Paris, est mort

  • Photo non datée extraite le 16 novembre 2015 du magazine en ligne Dabiq du groupe Etat islamique censé montrer Abdelhamid Abaaoud, alias Abu Umar al-Baljiki
    Photo non datée extraite le 16 novembre 2015 du magazine en ligne Dabiq du groupe Etat islamique censé montrer Abdelhamid Abaaoud, alias Abu Umar al-Baljiki DABIQ/AFP - -
  • Des policiers de la BRI emmènent un homme après un assaut contre un appartement à Saint-Denis en lien avec les attentats de Paris, le 18 novembre 2015
    Des policiers de la BRI emmènent un homme après un assaut contre un appartement à Saint-Denis en lien avec les attentats de Paris, le 18 novembre 2015 APF/AFP
  • Un montage photos fait le 18 novembre 2015 d'Abdelhamid Abaaoud (C), commanditaire présumé, de Bilal Hadfi (D), de Samy Aminour (G), de Salah Abdeslam (2ème D), et d'un homme non-identifié (2ème G)
    Un montage photos fait le 18 novembre 2015 d'Abdelhamid Abaaoud (C), commanditaire présumé, de Bilal Hadfi (D), de Samy Aminour (G), de Salah Abdeslam (2ème D), et d'un homme non-identifié (2ème G) HO/AFP - ANDREJ ISAKOVIC
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    Abdelhamid Abaaoud AFP - S.Blanchard/V.Lefai, vl/abm
Publié le
Centre Presse Aveyron

Abdelhamid Abaaoud est mort: le corps "criblé d'impacts" de l'organisateur présumé des attentats du 13 novembre à Paris a été identifié jeudi par les enquêteurs, au lendemain de l'assaut policier mené contre un appartement de la banlieue nord de la capitale.

Le Premier ministre Manuel Valls a salué la neutralisation d'"un des cerveaux" des attentats, laissant ouverte la possibilité d'autres organisateurs du carnage qui a fait 129 morts et 352 blessés.

"On peut imaginer" que des groupes liés aux attentats sont encore actifs, a-t-il souligné sur France 2, ajoutant: "Nous ne savons pas" comment Abdelhamid Abaaoud est rentré en France.

La seule présence en France d'Abdelhamid Abaaoud, jusque-là localisé en Syrie et qui était visé par un mandat d'arrêt international, révèle des failles importantes dans le dispositif antiterroriste européen.

Et les policiers sont toujours aux trousses de Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir mitraillé vendredi des terrasses de cafés et restaurants parisiens, avec son frère Brahim qui s'est fait exploser. Il aurait été exfiltré samedi matin depuis Paris. Deux complices présumés de cette fuite ont été arrêtés à Bruxelles et inculpés pour "attentat terroriste".

Un autre jihadiste, non identifié, serait peut-être aussi en cavale.

Mercredi, après des heures de fusillade nourrie, la police a investi un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à la suite d'un témoignage indiquant qu'Abaaoud, un Franco-Belge, pouvait s'y trouver.

Un autre corps a été retrouvé sur les lieux, celui d'une personne qui s'est fait exploser à l'arrivée des policiers. Il s'agirait d'Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, cousine d'Abaaoud.

- 'Lavage de cerveau' -

L'appartement de la mère de la kamikaze présumée a été perquisitionné jeudi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). La jeune femme a subi un "lavage de cerveau" et s'est brutalement radicalisée il y a environ six mois, en portant le niqab, a déclaré à l'AFP sa mère.

"Elle était instable, elle s'était fabriqué sa propre bulle, elle ne cherchait aucunement à étudier sa religion, je ne l'ai jamais vue ouvrir un Coran", a assuré un homme qui s'est présenté comme son frère.

Surnommé Abou Omar al-Baljiki ("le Belge" en arabe), ce jihadiste de 28 ans, condamné à vingt ans de prison en Belgique par contumace, omniprésent sur internet, était une des figures francophones de l'Etat islamique (EI), l'organisation jihadiste qui a revendiqué les attaques du 13 novembre.

"Six attentats ont été évités ou déjoués par les services français depuis le printemps 2015, Abaaoud était impliqué dans quatre d'entre eux", a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"Il est urgent que l'Europe se reprenne" face au "terrorisme", a-t-il ajouté, à la veille d'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur à Bruxelles.

L'identification des restes déchiquetés d'Abaaoud est intervenue peu avant le vote à la quasi-unanimité à l'Assemblée de la prolongation de l'état d'urgence.

Devant un hémicycle quasi comble, Manuel Valls a évoqué le risque d'attentat à l'"arme chimique ou bactériologique", alors que le gouvernement a autorisé la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes chimiques aux services d'urgence.

Le texte voté à l'Assemblée prévoit notamment l'élargissement des assignations à résidence et la dissolution de groupes chapeautant des lieux de prières extrémistes.

Côté belge, neuf personnes ont été interpellées jeudi à Bruxelles en lien avec les attentats, dont sept dans l'entourage de Bilal Hadfi, 20 ans, mort après avoir actionné son gilet d'explosif près du Stade de France le 13 novembre.

- Premiers permis d'inhumer -

Dans la capitale, l'atmosphère reste lourde. Louis, 21 ans, est revenu pour le troisième jour consécutif devant le Bataclan, où deux de ses amis ont perdu la vie: "Ça me fait du mal et du bien de venir ici", voir l'endroit "où ils ont passé leurs derniers bons moments".

Les premiers permis d'inhumer de victimes des attentats ont été délivrés et des obsèques pourraient avoir lieu dès le début de semaine prochaine.

Si les commémorations sont autorisées, il est interdit de manifester en Ile-de-France jusqu'à dimanche. Le rassemblement musulman prévu vendredi devant la grande mosquée de Paris pour dire non "au terrorisme" a été annulé, "les conditions de sécurité" n'étant pas réunies, selon la mosquée.

Quatre kamikazes ayant participé aux attentats, des Français âgés de 20 à 31 ans, ont déjà été identifiés. L'identité d'un cinquième homme passé par la Grèce cet automne, auprès duquel a été retrouvé un passeport syrien à l'authenticité douteuse, reste à vérifier.

Et huit personnes interpellées après l'assaut de Saint-Denis sont toujours en garde à vue.

Sur le front extérieur, François Hollande a ordonné "l'intensification" des frappes contre l'EI, en Syrie mais aussi en Irak.

L'arrivée en fin de semaine en Méditerranée orientale du porte-avions Charles-de-Gaulle triplera la capacité aérienne française, qui disposera alors de 38 avions dans la région.

François Hollande recevra vendredi après-midi le roi du Maroc Mohammed VI, pour s'entretenir de la lutte contre le terrorisme. C'est notamment un renseignement marocain qui a mené les enquêteurs sur les traces d'Abaaoud, selon une source proche de l'enquête.

Enfin, la France a proposé au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution prévoyant de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour contrer l'EI.

Source : AFP

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