Grande Région : «Faire de l'Aveyron, la troisième métropole»

  • Le débat a rassemblé une centaine de personnes à Cap'Cinéma Rodez.
    Le débat a rassemblé une centaine de personnes à Cap'Cinéma Rodez. José A. Torres
Publié le
Pascal Laversenne et Christophe Cathala

Elections régionales. La grande région, une opportunité ou une menace ? Telle était la question qui a servi de fil conducteur au débat organisé par Centre Presse et Totem, mardi soir à Cap’Cinéma à Rodez. 

La grande région, une opportunité ou une menace ? Telle était la question qui a servi de fil conducteur au débat organisé par Centre Presse et Totem, mardi soir à Cap’Cinéma à Rodez. Un débat qui a rassemblé une centaine de personnes, venu s’enrichir de l’expertise, de l’expérience, des avis ou des idées de dix acteurs économiques et sociaux. Un échange riche et rythmé qui aura, sinon permis de répondre définitivement à la question, éclairé sur les craintes et les espoirs placés dans ce rendez-vous territorial. Alors, -au-delà des craintes souvent exprimées en vidéo- et si l’Aveyron ne rivalisera jamais avec Toulouse et Montpellier, ses savoir-faire, son savoir-vivre, son histoire et donc son identité, doivent, c’est la conclusion que nous devions tirer de ces presque deux heures d’échange, lui permettre de tirer un peu de cette grande couverture à lui par l’entremise de ses hommes. C’est le cours de son histoire.

 

  • Économie : rester «vigilants»

Les inquiétudes, elles existent, pour un territoire loin de tout, notamment du pouvoir d’attraction des métropoles Toulouse et Montpellier. «Nous devrons être vigilants!» a glissé Jacky Brossy, vice président de la chambre de métiers, qui est entré dans ce débat via la carte des formations des apprentis et l’esprit de formation qui permet au département de s’illustrer en Midi-Pyrénées. Manuel Cantos, président de la CCI, lui a pris le micro et tenu la main: les chefs d’entreprises veulent de la «visibilité».

Et clairement, elle fait défaut dans ce nouvel ensemble. L’économie aveyronnaise attend donc de lever ces interrogations pour apprécier sa position «centrale» entre les deux anciennes entités. Au cœur de la nouvelle. Pour un département enclavé, on ne s’en sort finalement pas mal... Jacques Molières, lui, appuie sur l’opportunité de ce nouvel outil politique - au sens décisionnel -, plus à même de peser au niveau européen. Une interface, une vraie. Mieux, elle sera au service d’agricultures fortes au niveau régional, et surtout diablement «complémentaires». Aux hommes, aux Aveyronnais, de faire de ce territoire «la 3métropole».

 

  • Rendre visible l’identité aveyronnaise

Pour faire vivre dans un si grand ensemble les «vecteurs identitaires puissants» qui caractérisent l’Aveyron à travers ses savoir-faire et sa diversité, il faudra «se démarquer» et, là encore, «ne pas céder à l’aspiration des métropoles régionales», prévient André Valadier pour qui «l’identité ne se résume pas à un code postal». Ce sont les hommes et «leurs capacités à faire front commun» autour de cette identité qui feront de la fusion une chance pour l’Aveyron pour peu que l’on sache «rassembler ses forces».

C’est déjà le cas pour le vignoble à travers les vins du Sud-Ouest au sein desquels «le marcillac saura faire valoir sa culture et son histoire pour exister», annonce Jean-Marc Gombert, président des vignerons du Vallon. «Une même région va nous faciliter les choses», plaide Jean-Claude Virenque, éleveur et président d’Unicor qui mène depuis 20 ans un travail commun entre plusieurs départements pour le territoire de Roquefort. Se donner les outils de la différence anime le tourisme aveyronnais entre Méditerranée et Pyrénées: «Cette grande région va donner une plus grande visibilité à l’Aveyron dans le marché international, à nous de mener des synergies, en apportant notre savoir-faire», assure Jean-François Gavalda, directeur du Comité départemental du tourisme.

 

  • Rompre l’isolement :

Bien sûr, il faudra faciliter les déplacements : «On se bat depuis longtemps sur le dossier de la RN88, la fusion peut être l’opportunité de faire agir de nouveaux leviers financiers», avance Frédéric Domenge, représentant des transporteurs. «Mais l’enclavement peut être une chance pour la préservation de la qualité de vie», glisse Éric Bramat, président du TGI de Rodez, ce qui ne saurait être incompatible avec l’accès aux services de proximité, insiste-t-il. Le Dr Didier de Labrusse (président du conseil de l’Ordre) ne le contredira pas, lui qui fixe en Aveyron, terre de séduction, de jeunes médecins depuis des années. «On a fait le plein des internes à Toulouse, maintenant nous allons convaincre les Montpelliérains !». 

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