Régionales: trois semaines après les attentats, participation en hausse

  • Un électeur s'apprête à voter pour les régionales, le 6 décembre 2015 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne)
    Un électeur s'apprête à voter pour les régionales, le 6 décembre 2015 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) AFP - PASCAL PAVANI
  • Le président François Hollande dans un bureau de vote de Tulle pour les élections régionales de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente, le 6 décembre 2015
    Le président François Hollande dans un bureau de vote de Tulle pour les élections régionales de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente, le 6 décembre 2015 AFP - JEAN-PIERRE MULLER
  • Le présidente du Front national Marine Le Pen, candidate dans la région  Nord-pas-de-Calais-Picardie, vote pour à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 6 décembre 2015
    Le présidente du Front national Marine Le Pen, candidate dans la région Nord-pas-de-Calais-Picardie, vote pour à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 6 décembre 2015 AFP - DENIS CHARLET
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Centre Presse Aveyron

Trois semaines après les attentats, les électeurs se sont davantage mobilisés dimanche au 1er tour des régionales, où le Front national espère emporter jusqu'à trois régions face à une gauche désunie et une droite en retrait.

Selon l'institut OpinionWay/B2S, l'abstention devrait s'élever sur l'ensemble de la journée à 49%, soit un repli de plus de quatre points par rapport au scrutin régional de 2010 (53,6%).

Selon Ipsos-Sopra Steria et Ifop-Fiducial, l'abstention devrait s'élever à 49,5% et, pour Harris interactive, à 49,8%.

Confirmant cette tendance, le ministère de l'Intérieur a annoncé un taux de participation à 17H00 de 43,01%, en progression de presque 4 points par rapport au scrutin régional de 2010 à la même heure (39,29%).

Lors des départementales de mars, une mobilisation du même ordre avait été constatée au 1er tour, avec 49,8% d'abstention. Le FN avait réalisé à cette occasion son meilleur score historique (25,2%).

Les électeurs n'auront donc pas été dissuadés de se rendre aux urnes par l'état d'urgence en vigueur sur tout le territoire. Aussi bien dans les métropoles régionales qu'à Paris, des vigiles ont procédé à la fouille des sacs à l'entrée des bureaux de vote, tandis que des policiers armés et des militaires patrouillaient.

Dans le quartier parisien de la rue Alibert, frappé par les attentats du 13 novembre (130 morts et des centaines de blessés), nombre d'habitants ont affiché leur volonté de voter "de toute façon", "parce que la vie continue".

"Attentats ou pas, je vote", a expliqué à l'AFP Mathilde, une libraire de 31 ans, lunettes perchées sur le bout du nez. "Je serais venu de toute façon, il faut que la vie continue", a renchéri un autre électeur, Igor, 56 ans.

Les principaux responsables politiques ont voté sous l’œil des caméras de télévision: François Hollande dans son fief corrézien de Tulle, le Premier ministre Manuel Valls dans son ancienne mairie d'Evry (Essonne), et le président des Républicains Nicolas Sarkozy dans le XVIe arrondissement de Paris.

Pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017, 44,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21.456 candidats répartis sur 171 listes.

Le Front national, qui avait échoué à s'imposer à la tête d'un département en mars, est pour la première fois en mesure de l'emporter dans une à trois régions.

C'est le cas du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la présidente et tête de liste du FN dans la région Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), et en Paca, où sa nièce Marion Maréchal-le Pen, qui porte les couleurs du mouvement, a voté à Carpentras (Vaucluse).

- Se maintenir ou pas pour le 2ème tour -

Le regain de popularité de François Hollande et Manuel Valls après les attentats n'a paradoxalement pas pesé sur le rapport de forces droite-gauche-FN. "Ces événements n'ont pas changé la manière dont j'ai voté", a ainsi confié à l'AFP Christine Pagliali, une quinquagénaire marseillaise.

L'incertitude demeure sur l'ordre d'arrivée des trois grandes forces au niveau national : la droite et le FN, crédités de 27% à 30% d'intentions de vote, sont au coude à coude, devant le PS distancé à 22-23%.

La question du retrait ou du maintien des listes arrivées en 3e position à l'issue du 1er tour, dans les régions où le FN peut l'emporter en triangulaires, dominera les débats dimanche soir.

A 21H00, le PS doit réunir un bureau national extraordinaire, après avoir consulté ses partenaires et têtes de listes, puis faire connaître sa position. La droite entend pour sa part se maintenir quoi qu'il arrive.

Pour le Parti socialiste, il s'agira notamment d'évaluer le poids du "bloc de gauche" - l'addition des voix PS, PRG, EELV, Front de gauche... - et sa capacité à l'emporter au second tour face à la droite et ses alliés centristes d'une part, le FN d'autre part.

Des décisions difficiles à prendre, le retrait d'une liste signifiant pour un parti de n'avoir aucun élu au conseil régional pendant près de six ans.

Seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionner avec celles en ayant obtenu 10%.

Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer (Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Martinique).

Source : AFP

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