Le PS pense avoir évité le pire, malgré des "sacrifices" et l'imbroglio Masseret

  • Jean-Christophe Cambadélis fait un discours à Paris après l'annonce des résultats du premier tour le 6 décembre 2015
    Jean-Christophe Cambadélis fait un discours à Paris après l'annonce des résultats du premier tour le 6 décembre 2015 AFP - MATTHIEU ALEXANDRE
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    Le vote de gauche AFP - Kun TIAN
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Centre Presse Aveyron

Le PS pense avoir évité le pire au premier tour des élections régionales et nourrit l'espoir de conserver au moins trois régions, malgré les "sacrifices" dans le Nord et en Paca et l'imbroglio Masseret dans l'Est.

"Le total gauche laisse espérer de nombreuses victoires. La gauche, quand elle est unie, est la première force du pays", a lancé dimanche soir le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

Outre la Bretagne, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, sur lesquelles il tablait déjà, le PS conserve des espoirs pour plusieurs autres régions: l'Ile-de-France, Rhône-Alpes-Auvergne, mais aussi la Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté ou même le Centre-Val-de-Loire.

Un bon report des voix à gauche sera à cet effet crucial. "C'est pour cela que toutes les expressions doivent être autour de l'idée du rassemblement", souligne un proche du chef de l’État, qui ne nie pas l'impact potentiellement négatif de la polémique sur l'état d'urgence qui a commencé à poindre la semaine dernière.

"C'est la qualité des reports qui va faire la différence", notamment en Ile-de-France, confirme Yves-Marie Cann, directeur des études politiques à Elabe. Selon lui, la fourchette de report des voix qui se sont tournées vers le Front de gauche et EELV pourrait se situer selon les régions entre "60 et 90%".

Manuel Valls, resté silencieux dimanche, est l'invité du JT de TF1 lundi soir. François Hollande, qui scrute la situation de près dans l'optique de la présidentielle de 2017, n'a pas non plus réagi.

"Le PS a un verre à moitié vide ou à moitié plein. On a eu une bonne résistance territoriale mais là où il y avait une dimension nationale face à l'extrême droite avec des personnalités telles que Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen ou Florian Philippot, il n'a pas résisté. Il y a une dynamique électorale pour l'extrême droite extrêmement puissante", a commenté le député PS et membre de la direction, Malek Boutih.

Appel donc à l'union de l'électorat de gauche et d'autre part, au nom du "barrage républicain" face au FN, retrait des listes PS en Nord/Pas-de-Calais/Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, une décision lourde de conséquences puisque la gauche sera absente dans ces deux conseils régionaux pendant près de six ans.

- Bras de fer dans l'Est -

Jean-Christophe Cambadélis a confirmé lundi que le Bureau national, l'instance dirigeante du parti, avait décidé également d'un tel retrait dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (Grand Est). Mais la tête de liste PS, Jean-Pierre Masseret, ne veut rien entendre et a annoncé son souhait de déposer sa liste dès lundi soir, au risque de permettre une victoire du bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot.

"On va discuter, on va le convaincre. C’est vrai que c’est difficile, c'est vrai que c’est dur de se retirer, mais je crois qu’à la fin, la raison l’entendra parce que le PS ne peut pas être mêlé de près ou de loin à l’élection d’un responsable du FN à la tête d’une région", a dit lundi le premier secrétaire du PS devant la presse.

Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a appelé aussi au retrait de la liste PS au second tour dans le Grand Est.

Si Jean-Pierre Masseret dépose bel et bien sa liste, "nous serons amenés à retirer (son) investiture du PS, ainsi qu'à l'ensemble de sa liste. Nous continuerons dans les jours qui viennent à dialoguer avec les socialistes pour en convaincre le maximum que ce choix est une impasse", a dit à l'AFP Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections.

Un retrait est "une décision d'une grande brutalité politique et il faudra très tôt après les élections régionales s'interroger (sur) comment on en est arrivés là et en tirer les leçons. La gauche a un avenir dans ce pays si elle sait se rassembler en amont des rendez-vous électoraux sur des projets, un programme, des causes communes", a souligné Christian Paul, député et porte-voix des frondeurs PS.

Source : AFP

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