Journée charnière pour la Cop21

  • En cette «semaine de l’espoir», le président de la Cop21, Laurent Fabius, a mis la pression sur les négociateurs.
    En cette «semaine de l’espoir», le président de la Cop21, Laurent Fabius, a mis la pression sur les négociateurs. AFP
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Centre Presse Aveyron

Climat. Les discours terminés, les ministres de 195 pays, encouragés par une atmosphère positive, mettaient mardi à Paris les bouchées doubles pour trouver les compromis nécessaires à un accord mondial.

Cette conférence de l’ONU est censée accoucher d’un pacte universel contre un réchauffement aux impacts déjà notables: sécheresses, fonte de glaciers, élévation du niveau des mers, etc. En cette «semaine de l’espoir», le président de la Cop21, Laurent Fabius, a mis la pression sur les négociateurs pour qu’un nouveau projet d’accord soit produit mercredi, après une synthèse de leurs travaux mardi soir.

Dans la ruche du parc des expositions du Bourget, les délégués se partagent entre consultations bilatérales, groupes formels et informels, et grandes réunions pour faire le point collectivement sans oublier personne. Car dans ce processus où le consensus de 195 États membres sera nécessaire vendredi, la confiance entre pays du Nord et du Sud reste un acquis fragile, après avoir été mise à mal dans le passé, en 2009 à Copenhague en particulier.

Délégués et ONG ont salué depuis lundi, «l’esprit de coopération et la volonté de compromis» qui animent la conférence, même s’ils n’ont pas fait état de percée. «Bien que nous ayons des points durs à résoudre, je suis convaincu que nous pouvons y arriver», a déclaré John Kerry. Le secrétaire d’État américain a expliqué que son pays avait dû en 2014 dépenser 126 milliards de dollars pour réparer les dégâts causés par huit ouragans. Il a aussi raconté les scènes de dévastation aux Philippines après le passage du super typhon Haiyan. «Voila ce que sera notre avenir. À moins que nous domptions ce monstre que nous avons créé», a-t-il prévenu.

L’unanimisme quelquefois grandiloquent des discours des 150 chefs d’État, à l’ouverture de la réunion le 30 novembre, paraît loin. «Les négociateurs mettent enfin les mains dans le cambouis, ce qui est difficile», explique Jennifer Morgan du think tank américain World Resources Institute. «Il y a un marchandage compliqué, qui est inévitable. Et c’est bien». Sur la table des négociations, les dossiers épineux sont empilés, et bien connus.

L’Union européenne et les États-Unis réclament que le financement des politiques climat du Sud ne soit pas limité aux pays industrialisés. Mais ceux-ci doivent assumer leurs promesses passées, répondent les pays en développement. Le ministre indien de l’environnement, Prakash Javadekar, s’est dit «déçu» mardi des engagements des pays développés, et a exigé avec ses homologues chinois, brésilien et sud-africain «une hausse substantielle» de l’aide financière promise. Autre point dur, la révision régulière des mesures pour limiter les gaz à effet de serre, à ce stade insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil de +2° par rapport à la Révolution industrielle.

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