L'Iowa vote, heure de vérité pour Hillary Clinton et Donald Trump

  • La candidate à l'investiture démocrate Hillary Clinton à Des Moines dans l'Iowa, le 31 janvier 2016
    La candidate à l'investiture démocrate Hillary Clinton à Des Moines dans l'Iowa, le 31 janvier 2016 AFP - Jim WATSON
  • Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump arrive à Dubuque dans l'Iowa, le 30 janvier 2016
    Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump arrive à Dubuque dans l'Iowa, le 30 janvier 2016 AFP - IVAN COURONNE
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Centre Presse Aveyron

Les électeurs de l'Iowa étaient les premiers à voter lundi dans la course à la Maison Blanche, devant départager des candidats au coude à coude aussi bien côté démocrate que chez les républicains où Donald Trump cherchait à confirmer dans les urnes sa fulgurante ascension.

Les partis démocrate et républicain convoquent à 19H00 locales (01H00 GMT mardi) des "caucus" (réunions) dans 1.681 bureaux de vote chacun.

Les républicains voteront à bulletin secret; les démocrates formeront des groupes par candidat afin d'allouer des délégués. Les primaires du New Hampshire suivront la semaine prochaine, puis les autres Etats jusqu'en juin avec en ligne de mire la présidentielle de novembre.

Le taux de participation reste la grande inconnue de ce rendez-vous, avec une météo qui pourrait jouer les trouble-fête, des chutes de neige d'entre 5 et 25 cm étant annoncées dans la nuit de lundi à mardi.

L'Iowa se bat depuis les années 1970 pour maintenir ce privilège, qui lui permet d'exercer une influence démesurée par rapport à sa population de trois millions d'habitants. La compétition sert de filtre, les caucus étant généralement suivis de quelques abandons.

C'est ici que la fortune d'Hillary Clinton, 68 ans, commença à tourner en 2008 contre le sénateur Barack Obama.

Le président américain a d'ailleurs de "très bons souvenirs" et "se souvient très bien de l'enthousiasme qu'il avait ressenti lorsqu'il avait appris sa victoire dans l'Iowa en 2008", a confié lundi son porte-parole Josh Earnest.

Cette année, la nouveauté s'appelle Bernie Sanders, le sénateur du Vermont de 74 ans qui éreinte l'ex-secrétaire d'Etat sur ses liens avec Wall Street et son vote pour la guerre d'Irak en 2002.

L'affaire de sa messagerie personnelle, par où ont transité des informations classées secrètes a posteriori, la poursuit aussi, même si Bernie Sanders ne touche pas à cette controverse.

Ce scandale "n'est pas dans les esprits des milliers de gens que j'ai rencontrés ces dernières semaines", s'est défendue la candidate, interrogée lundi sur CNN.

Elle n'avait plus de meeting prévus mais a apporté donuts et cafés à ses bénévoles, nerf de la guerre de toute campagne de terrain. La candidate a affirmé que ses équipes avaient frappé à 186.000 portes en trois jours.

- Vote de protestation -

"C'est très, très serré", a dit Bernie Sanders à ses bénévoles dimanche.

Son étiquette "socialiste démocrate" n'effraie pas les jeunes démocrates, qui l'ovationnent quand il promet une "révolution politique".

Même s'il terminait deuxième, Bernie Sanders pourrait revendiquer une victoire relative: à son entrée en campagne en avril, il recueillait moins de 10% des intentions de vote ici. Il est désormais crédité de 49% contre 46% pour Hillary Clinton, selon un sondage de l'institut Quinnipiac publié lundi.

Ce sondage montre également que ce sont les voix d'électeurs votant pour la toute première fois aux primaires qui devraient aider Donald Trump à conquérir la première place, côté républicain, après sept mois d'une campagne marquée par le rejet des élites politiques.

"Les outsiders comme Donald Trump n'ont jamais eu autant de succès que cette année", analyse David Redlawsk, politologue de l'Université Rutgers. "Il y a un désir réel de sortir de la politique habituelle et de trouver des alternatives à ce que les gens voient comme un système en échec".

Donald Trump pourfend "l'establishment" et l'incompétence des dirigeants, promettant qu'avec lui "l'Amérique gagnera tellement que vous en aurez marre de gagner".

Son discours nationaliste, anti-immigrés et "politiquement incorrect" fait recette chez les électeurs désabusés. Et il s'est fait une alliée de taille en la personne de Sarah Palin, l'ex-gloire du Tea Party, à ses côtés pour l'ultime journée de campagne.

- Le vote évangélique -

Mais le magnat, trois fois marié, divise la droite religieuse, qui a aidé à couronner les deux derniers vainqueurs des "caucus" de l'Iowa en 2008 et 2012.

Les pasteurs évangéliques s'amusent à raconter comment Donald Trump écorche les noms de versets de la Bible.

Beaucoup de chrétiens conservateurs ont choisi le sénateur du Texas Ted Cruz, créature du Tea Party. Détesté au Congrès pour son obstruction permanente, il fait campagne contre "le cartel de Washington".

Troisième homme, le télégénique sénateur de Floride Marco Rubio, d'origine cubaine comme Ted Cruz, veut faire le pont entre l'aile évangélique du parti républicain et les modérés. Un score supérieur à 17%, estimation du dernier sondage, affirmerait sa place hors du peloton des neuf autres candidats.

Entre ces trois républicains, la fin de campagne est dure.

"C'est un grand menteur", dit Donald Trump de Ted Cruz sur la chaîne ABC dimanche. "Donald s'est mis en faillite quatre fois", a rétorqué Ted Cruz.

Cruz, Trump et d'autres feront campagne jusqu'à lundi soir car, malgré l'importante couverture médiatique, les indécis restent nombreux. En 2012, un républicain sur cinq s'était décidé le jour-même.

Source : AFP

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