Une mamie jugée pour avoir «disputé» son petit-fils

  • Le tribunal rendra son jugement le 6 avril prochain.
    Le tribunal rendra son jugement le 6 avril prochain. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

À la barre du tribunal de Rodez, mercredi, une grand-mère de 64 ans jugée pour des violences sur son petit-fils âgé de neuf ans au moment des faits.

Comme l’a évoqué l’avocat de la défense, Me Stéphane Mazars «c’est une affaire qui aurait dû relever de la médiation judiciaire plus que du correctionnel»

À la barre du tribunal de Rodez, mercredi, une grand-mère de 64 ans jugée pour des violences sur son petit-fils âgé de neuf ans au moment des faits. Le 16 mars 2014, M. garde ses deux petits enfants chez elle. Le lendemain, les enfants doivent se lever tôt pour aller à l’école.

«Trois heures après le coucher, je me suis aperçu qu’ils ne dormaient toujours pas», explique la grand-mère devant les juges. En rentrant dans la chambre pour mettre fin au chahut, elle s’aperçoit que, sous sa couette, son petit-fils est encore habillé. La grand-mère perd patience. Elle tire l’enfant du lit, le conduit dans la salle de bain pour le déshabiller et lui faire enfiler son pyjama.

«Mais il n’a pas voulu et a commencé à se débattre, il s’est défendu», raconte-t-elle. Les versions de la grand-mère et de son petit-fils divergent. L’enfant dira plus tard que sa grand-mère l’a tiré violemment du lit, l’a amené à la cave puis à la salle de bains, où elle l’aurait giflé.

Devant les juges, la grand-mère jure : «Je l’ai juste disputé et menacé de l’amener à la cave et de le mettre sous la douche froide. Je peux jurer que je n’ai pas tapé mon petit-fils, je l’aime trop». Pourtant, l’enfant crie, hurle. Le papa du petit garçon intervient et met fin à la scène. Le lendemain des faits, la mère de l’enfant s’inquiète de l’attitude étrange de son fils. Et même s’il n’y a pas eu de coups «il a ressenti une véritable violence dans votre comportement», a asséné la juge Sylvie Rouanne.

La mère de l’enfant n’a pas souhaité se constituer partie civile, mais elle «ne veut plus que cela se reproduise». Antoine Wolff, vice-procureur de la République, est conscient «de la difficulté de trouver une peine adéquate».

Le magistrat pense que, ce soir-là, «la prévenue a perdu son sang-froid. Elle sait qu’il s’est passé quelque chose d’anormal mais ne veut pas se l’avouer. J’aurais aimé qu’elle le reconnaisse. Dans ce cas, j’aurais requis une dispense de peine. Mais je sollicite une peine d’amende avec sursis dont je laisse le tribunal apprécier le quantum». Le jugement sera rendu le 6 avril prochain.

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