Syrie: Assad veut que la trêve tienne

  • Le président syrien Bachar al-Assad, le 11 février 2016 à Damas lors d'une interview exclusive avec l'AFP
    Le président syrien Bachar al-Assad, le 11 février 2016 à Damas lors d'une interview exclusive avec l'AFP AFP - JOSEPH EID
  • Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov à Munich, en Allemagne, le 13 février 2016 Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov à Munich, en Allemagne, le 13 février 2016
    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov à Munich, en Allemagne, le 13 février 2016 AFP/Archives - Christof STACHE
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Centre Presse Aveyron

Le président Bachar al-Assad s'est engagé à faire tout son possible pour que le cessez-le-feu en Syrie tienne, et Washington a noté une importante réduction de la violence entre les rebelles et le pouvoir.

Alors que le cessez-le-feu, négocié et surveillé par la Russie et par les Etats-Unis et soutenu par l'ONU, est entré mercredi dans sa cinquième journée, l'émissaire des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura a annoncé que la reprise à Genève des discussions de paix inter-syriennes, prévue pour le 7 mars, était repoussée au 9 mars "pour des raisons pratiques et logistiques".

Sur le terrain, on observe depuis le 27 février un répit dans les combats et les bombardements, bien que le pouvoir de Damas et les rebelles s'accusent mutuellement de violations ponctuelles.

Le président syrien s'est engagé à tout faire pour que la trêve tienne, dans une interview à la télévision publique allemande ARD dont des extraits ont été publiés mardi. "Nous ferons ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne", a-t-il assuré.

- 'Amnistie complète' -

Concernant la trêve, "les terroristes l'ont rompue dès la première heure", mais "l'armée syrienne s'est abstenue de toute représailles pour maintenir les chances de survie de l'accord", a affirmé M. Assad.

Le président syrien s'est par ailleurs dit prêt à accorder aux rebelles qui déposeraient les armes "une amnistie complète" et "un retour à la vie civile".

L'accord de cessation des hostilités exclut les mouvements jihadistes comme l'Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Ces groupes continuent d'être la cible des frappes des forces gouvernementales, de l'aviation russe et de la coalition internationale menée par Washington.

Les Etats-Unis se sont félicités en termes prudents de la "réduction notable" de la violence entre pouvoir syrien et rebelles.

Il semble "qu'au cours de ces 24 heures, il n'y ait pas eu davantage de ruptures de la cessation des hostilités" que les jours précédents, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, John Kirby. "Il semble que jusqu'à présent cela continue en gros à tenir", a-t-il dit.

La Russie, qui observe elle aussi l'application du cessez-le-feu, a réclamé la fermeture de la frontière turco-syrienne. Cette fermeture permettrait de couper les voies d'approvisionnement des "terroristes", y compris par le biais de convois humanitaires, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

- 'Restauration du pays' -

"La résolution des problèmes humanitaires et la restauration du pays, détruit par la guerre, ne seront possibles que grâce au maintien d'un cessez-le-feu durable et à la mise en place d'un dialogue inter-syrien sur l'avenir du pays", a souligné M. Lavrov.

La Turquie, pour sa part, a critiqué la stratégie des Etats-Unis en Syrie. Dans un entretien avec l'AFP, l'influent vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a appelé Washington à cesser de "faire confiance à un petit groupe terroriste".

Il se référait à la milice kurde syrienne YPG, qui contrôle une bonne partie du nord syrien le long de la frontière turque et est en première ligne dans les combats contre le groupe Etat islamique.

Allié militaire de Damas, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est déclaré "heureux de cette trêve". "Si Dieu le veut, elle se poursuivra et mènera à un règlement politique", a-t-il déclaré dans un discours télévisé.

En Jordanie, des affrontements ont opposé mardi les forces de sécurité jordaniennes et des jihadistes présumés dans la région d'Irbid, près de la frontière syrienne, faisant au moins cinq morts dont un officier, selon des sources des services de sécurité jordaniens.

Sur le plan humanitaire, l'ONU a annoncé qu'elle porterait assistance dans les prochains jours à 154.000 personnes dans des localités syriennes assiégées par les belligérants. Des aides ont été livrées lundi à Mouadamiyat al-Cham, ville rebelle encerclée par l'armée au sud-ouest de Damas.

Si la violence a diminué, un retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour dans de nombreuses localités.

"Les gens ne peuvent vaquer tranquillement à leurs affaires. Ils sont dans la même routine car dès qu'il y a un survol d'un avion militaire, ils descendent dans les abris", a déclaré à l'AFP via internet Hassan Abou Nouh, un militant de Talbissé. Cette localité de la province de Homs, dans le centre, est l'une de celles qui sont comprises dans l'accord de cessez-le-feu.

Source : AFP

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