Le porte-parole d'Al-Qaïda en Syrie liquidé, l'armée avance face à l'EI

  • Capture d'écran d'une video non datée d' Al-Manara Al-Baydaa d'Abou Firas al-Souri
    Capture d'écran d'une video non datée d' Al-Manara Al-Baydaa d'Abou Firas al-Souri Al-Manara Al-Baydaa/AFP - STRINGER
  • L'armée syrienne entre dans Al-Qaryatayn
    L'armée syrienne entre dans Al-Qaryatayn AFP - Kun TIAN, Omar KAMAL, Jonathan JACOBSEN
  • Soldats syriens le 3 avril 2016 à al-Quaryatayn dans la province de Homs
    Soldats syriens le 3 avril 2016 à al-Quaryatayn dans la province de Homs AFP - STRINGER
  • Soldats syriens le 3 avril 2016 à al-Quaryatayn dans la province de Homs
    Soldats syriens le 3 avril 2016 à al-Quaryatayn dans la province de Homs AFP - STRINGER
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Centre Presse Aveyron

Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a subi un revers avec la mort de son porte-parole et de 20 autres jihadistes dans des frappes aériennes en Syrie, où les forces du régime progressaient toujours dans le centre face au groupe Etat islamique.

Abou Firas al-Souri (le Syrien), de son vrai nom Radwane Nammous, avait combattu contre les Soviétiques en Afghanistan où ce sexagénaire avait rencontré Oussama Ben Laden et Abdallah Azzam, père fondateur du jihad international, avant de rentrer en Syrie avec le début de la révolte en 2011, selon des experts.

"C'est un ancien d'Al-Qaïda. Il a été ramené du Yémen pour contrebalancer idéologiquement l'Etat islamique", grand rival jihadiste d'Al-Nosra en Syrie, affirme à l'AFP Pieter Van Ostaeyen, historien et observateur des mouvements jihadistes en ligne.

"C'est un coup dur pour Al-Nosra, même si cela ne l'affectera pas énormément au niveau opérationnel", a-t-il ajouté. Le groupe "va continuer à tout tenter pour faire dérailler le cessez-le-feu, ce qu'il a déjà réussi à un certain degré", a précisé Aymenn Jawad Al-Tamimi, chercheur au Middle East Forum, un groupe de réflexion pour la promotion des intérêts américains dans la région.

D'après les sources de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) sur le terrain, l'armée de l'air du régime serait à l'origine des frappes qui ont visé une réunion à laquelle participait Abou Firas al-Souri avec d'autres jihadistes d'Al-Nosra, de Jound al-Aqsa et des jihadistes ouzbeks dans une localité de la province d'Idleb (nord-ouest).

Parmi les morts figurent également le fils d'Abou Firas al-Souri et sept autres responsables jihadistes, d'après l'Observatoire.

- Mise en garde à Al-Nosra -

La trêve globalement respectée depuis plus d'un mois entre rebelles et régime de Bachar al-Assad a permis aussi bien à l'armée syrienne qu'à son allié russe et à la coalition dirigée par les Etats-Unis de se concentrer sur la lutte contre les jihadistes, exclus de l'accord.

Toutefois depuis le 27 février, Al-Nosra, allié avec les insurgés dans plusieurs régions syriennes, gardait relativement profil bas.

Mais vendredi, le groupe jihadiste et des rebelles ont chassé le régime et ses alliés de la localité d'al-Eis, dans la province septentrionale d'Alep et tué notamment 12 membres du Hezbollah chiite, d'après l'OSDH.

"Il s'agit de la plus grande opération menée par Al-Nosra depuis la trêve", affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Selon lui, la liquidation de Firas al-Souri pourrait être une mise en garde du régime à Al-Nosra pour que le groupe ne s'engage pas dans des attaques similaires à l'avenir.

Pour le spécialiste de la Syrie Thomas Pierret, "le succès de cette récente offensive suggère qu'Al-Nosra n'a pas été du tout affaibli".

Rival d'Al-Nosra, l'EI a également a perdu ces dernières semaines plusieurs de ses commandants dans des frappes de la coalition conduite par Washington, qui mène depuis 2014 une campagne aérienne visant les jihadistes en Irak et en Syrie.

Un commandant militaire du groupe, le Tunisien Abou al-Haija, a ainsi péri mercredi dans une attaque de drone vraisemblablement menée par la coalition.

Et lundi, un membre de l'EI chargé de la communication a été tué par une frappe aérienne dans la province orientale de Deir Ezzor alors qu'il suivait des combats entre les jihadistes et les forces du régime, a indiqué l'OSDH.

"Il n'est pas clair si c'est une frappe russe ou syrienne qui a tué Mohammad al-Lafi" dont le nom de guerre était Abou Abdallah Azzam, a précisé l'OSDH.

- Reprise d'Al-Qaryatayn -

Dans le centre de la Syrie, l'armée syrienne s'est emparée dimanche de la ville d'Al-Qaryatayn, l'un des derniers fiefs de l'EI dans cette région.

Les jihadistes se sont retirés de la ville au terme de cette offensive lancée il y a près d'un mois par les troupes du régime en même temps que la bataille de Palmyre, située également dans la province centrale de Homs. La cité antique a été reprise le 27 mars.

"Il ne restera à l'EI dans cette province que le fief de Sokhné, à 70 km au nord-est de Palmyre", a expliqué le directeur de l'OSDH.

Lundi, l'armée est arrivée aux abords de Sokhné et de violents combats s'y déroulaient, selon l'OSDH.

La prise d'Al-Qaryatayn, située à 120 km au sud-ouest de Palmyre, permet de sécuriser la cité antique et d'empêcher un retour des jihadistes qui y avaient détruit des trésors archéologiques et exécuté 280 personnes en 10 mois de présence.

Source : AFP

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