Arnaud Vercruysse : «Les gars sont déroutants !»

Après la victoire (34-26) de Rodez dimanche contre Lavaur, Arnaud Vercruysse, l’entraîneur, est «de plus en plus convaincu» que ses joueurs sont «capables de battre n’importe qui».

Quel est votre sentiment sur ce succès contre les Tarnais ?

(Sans hésitation) Mi-figue mi- raisin. Je suis partagé car il y a un goût d’inachevé. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Nous avons été approximatifs dans la gestion de nos temps faibles. On savait que Lavaur ne lâchait rien et la preuve en a été donnée. À l’arrivée, on gagne de huit points mais il y avait la place pour faire beaucoup mieux.

Quelle est votre explication ?

Je ne sais pas. Peut-être la fatigue liée à l’enchaînement des matches. Peut-être l’organisation de Lavaur. Ou alors peut- être les deux.

Quel aurait été l’avantage de gagner de quinze points ?

Un matelas un peu plus confortable pour nous et surtout l’obligation pour Lavaur d’œuvrer avec une autre stratégie de jeu. Les pendules sont donc à zéro et nous sommes à la mi-temps d’une qualification pour les demi-finales du Jean-Prat.

Une compétition où il n’y a toutefois rien à gagner !

(Interrompant net la question) C’est faux ! L’objectif est de remporter ce tournoi final et de continuer à passer du temps ensemble. C’est une motivation réelle. Les gars sont des compétiteurs et aucune victoire n’est à galvauder. Elles ont toutes la même saveur. Pour poursuivre l’aventure, il faut se qualifier dimanche à Lavaur. C’est possible, à condition d’être discipliné, de ne pas offrir des munitions près de notre ligne, d’être plus réactif sur la défense des ballons portés. J’ai confiance.

Au vu de la phase régulière en dents de scie, pensiez-vous que votre équipe était capable d’un tel parcours lors des phases finales ?

Il y a, à la fois, un peu de surprise, un peu d’admiration et beaucoup de respect. Par moments, les garçons sont étonnants, voire déroutants. Je me pose toujours la même question quand le mercredi arrive : que vont-ils nous réserver le dimanche suivant ? Comme je suis pragmatique quand je prépare une rencontre, je me dis pour ce prochain à Lavaur : la prestation sera-t-elle du même acabit que celle offerte à Limoges au tour précédent ou va-t-on sombrer comme à Blagnac ? Je suis perplexe et incapable de dire si je dois être confiant ou méfiant.

Avez-vous pris une décision concernant votre avenir ?

(Catégorique) Ce n’est pas le moment de penser à ça ! J’avance étape par étape, d’autant qu’il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Je pense notamment à deux : la saison sportive n’est pas terminée et on ne sait pas si l’équipe fréquentera la fédérale 1 l’année prochaine. En attendant l’issue de ces dossiers, ce serait dommage de focaliser sur ce que je vais faire. J’ai demandé aux joueurs de se projeter sur le match qui arrive et je suis donc dans le même état d’esprit qu’eux.

C’est quoi votre moteur ?

On vit des moments privilégiés avec les joueurs, avec l’encadrement. Il faut savourer chaque instant partagé, chaque victoire. Samedi matin, on a fait un tour sur le marché de Rodez et on a reçu de nombreux témoignages d’affection, d’encouragements. Ça remue les tripes de tout le monde !