La fronde sociale persiste à la veille de l'Euro, l'exécutif monte au créneau

  • Des manifestants opposés à la Loi travail bloquent la circulation devant le marché de Rungis, le 9 juin 2016
    Des manifestants opposés à la Loi travail bloquent la circulation devant le marché de Rungis, le 9 juin 2016 AFP
  • Des cheminots en grève manifestent à Paris le 6 juin 2016
    Des cheminots en grève manifestent à Paris le 6 juin 2016 AFP/Archives - BERTRAND GUAY
  • Les personnels et agents de la Ville de Paris qui bloquent l'usine de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine/Paris 13 ont reconduit leur grève jusqu'à mardi
    Les personnels et agents de la Ville de Paris qui bloquent l'usine de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine/Paris 13 ont reconduit leur grève jusqu'à mardi AFP - GEOFFROY VAN DER HASSELT
  • Le Premier ministre Manuel Valls devant le PS à Paris le 8 juin 2016
    Le Premier ministre Manuel Valls devant le PS à Paris le 8 juin 2016 AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

Des poubelles qui débordent, la SNCF toujours en grève, de nouvelles manifestations anti-loi travail et bientôt les pilotes: la fronde sociale persiste à la veille du coup d'envoi de l'Euro de football, amenant l'exécutif à se montrer ferme.

"L'Etat prendra toutes les mesures qui seront nécessaires" face aux grèves, a affirmé François Hollande jeudi soir, en appelant "à la responsabilité de chacun".

"Je serai extrêmement attentif et vigilant et dans la journée de demain, s'il doit y avoir des décisions, elles seront prises", a-t-il dit, sans toutefois parler clairement de réquisitions de personnel.

Les conducteurs SNCF des RER B et D qui desservent le Stade de France, où aura lieu le match d'ouverture France-Roumanie, seront massivement en grève, selon des sources syndicales. Interrogé sur une possible réquisition de conducteurs, le Premier ministre Manuel Valls a indiqué de son côté qu'il n'excluait "aucune hypothèse".

La SNCF a annoncé de son côté que des navettes seraient assurées régulièrement entre le Stade de France et la gare du Nord, trois heures avant et trois heures après le match.

De son côté, la CGT "souhaite que l'Euro se déroule comme une vraie fête populaire dans les stades comme dans les +fan zones+", a lancé son leader, Philippe Martinez, en pointe de la mobilisation contre la loi travail.

"Je ne suis pas sûr que bloquer les supporters soit la meilleure image que l'on puisse donner de la CGT", a estimé le numéro un de la centrale, tout en avertissant que le mouvement "n'est pas terminé".

La journée de jeudi a été marquée par des actions et blocages en tous genres à travers le pays, et par des défilés pour "occuper le terrain" avant la manifestation nationale du 14 juin à l'appel des sept syndicats opposés à la loi travail (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl). Elle sera la première du genre depuis le début de la contestation il y a trois mois.

Depuis l'aube, les opposants ont multiplié les blocages temporaires: les accès au marché de Rungis, le port de Lyon, des voies ferrées à Annecy, Toulouse et Saint-Nazaire, et le périphérique nantais.

- Air France: 70 à 80% des vols assurés -

Dans l'énergie, des débrayages dans plusieurs centrales ont généré une légère baisse de la production, et la CGT revendique avoir basculé plusieurs centaines de milliers de compteurs en heures creuses.

Dans le secteur des déchets, nouveau point névralgique de la contestation, la situation ne se calme guère: les personnels et agents de la Ville de Paris qui bloquent l'usine de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine/Paris 13, le plus important centre de traitement de France, ont reconduit leur grève jusqu'à mardi.

La collecte des déchets risque de s'en trouver encore ralentie à Paris, où les poubelles débordent dans certains quartiers, au risque d'écorner l'image de la "Ville lumière". Le site de traitement des déchets, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), est aussi bloqué, comme le principal incinérateur des Hautes-Pyrénées.

Dans la rue, des milliers de personnes ont encore manifesté notamment à Rennes et au Havre (5.500 selon la police, près de 40.000 selon les organisateurs), qu'un responsable cégétiste a baptisé "capitale du mouvement social". A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé aux côtés des retraités, eux aussi dans la rue. "C'est pas le moment de lâcher", scandaient les manifestants.

A la SNCF, principal champ de bataille contre le projet de loi, la grève a été reconduite jusqu'à vendredi pour une dixième journée. Mais les assemblées générales ont été moins nombreuses à voter la reconduction, et les scrutins plus serrés.

Depuis le 1er juin, la grève lancée par la CGT-Cheminots, SUD-Rail et FO, pour défendre les conditions de travail des cheminots et demander le retrait de la loi travail, est reconduite, malgré un accord consacrant le régime de travail à la SNCF.

Le trafic devrait connaître une légère amélioration vendredi avec toujours un train sur deux sur les lignes Transilien et Intercités et 80% des TGV, mais une amélioration du côté des TER (7 trains sur 10) et du RER.

Chez Air France, les syndicats de pilotes maintiennent la pression. A moins de 48 heures du début de leur grève annoncée, du 11 au 14 juin, les négociations avec la direction ont échoué. Le PDG de la compagnie aérienne a annoncé qu'entre 70% et 80% des vols seraient assurés samedi.

Source : AFP

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