Nathael, enlevé par son père, retrouvé sain et sauf

  • Adopté en France en février 2006, le plan "Alerte enlèvement" consiste à lancer en cas de rapt d'enfant mineur une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion
    Adopté en France en février 2006, le plan "Alerte enlèvement" consiste à lancer en cas de rapt d'enfant mineur une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion AFP/Archives - THOMAS COEX
  • Un message du dispositif Alerte enlèvement est diffusé sur un écran publique à Lille, le 29 mai 2016
    Un message du dispositif Alerte enlèvement est diffusé sur un écran publique à Lille, le 29 mai 2016 AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

Nathael, un garçon de neuf ans enlevé par son père vendredi en Saône-et-Loire, en l'absence de droit de garde, a été retrouvé samedi en bonne santé dans le Vaucluse, au terme d'une nouvelle "alerte enlèvement" fructueuse.

Les gendarmes l'ont découvert "en train de se détendre près d'une rivière" avec son père, "dans le secteur de Bédarrides", non loin du domicile de celui-ci, a précisé le vice-procureur de Mâcon Frédéric Jacques, lors d'une conférence de presse à Charnay-lès-Mâcon.

Les enquêteurs n'ont relevé aucune trace de violence ou de contrainte sur Nathael, qui devait rapidement être remis à sa mère, Françoise Mari.

"Je suis contente qu'il ait pu être retrouvé, mais je ne suis pas encore très bien", a déclaré à l'AFP Mme Mari, qui était en route samedi à la mi-journée pour Carpentras, où son fils l'attend à la gendarmerie.

"J'aurais voulu ne jamais vivre ce jour-là", a-t-elle résumé, à propos des heures passées à attendre des nouvelles de son fils.

Ce garçon aux cheveux clairs et aux yeux noisette avait été enlevé dans la nuit de jeudi à vendredi à Romenay, petite commune de Saône-et-Loire, où il séjournait chez ses grands-parents paternels pendant les vacances.

Ses parents sont séparés mais sa mère, avec qui il vit dans le Var, a conservé des relations amicales avec ses beaux-parents et leur avait confié l'enfant pour quelques jours. Nathael devait revenir à Toulon vendredi, mais quand sa grand-mère est venue le réveiller vers 06H30, elle n'a trouvé que des coussins dans son lit.

Le père, 58 ans, venu du Vaucluse en voiture, était rentré dans la maison, dont il possède les clefs, durant la nuit, son téléphone portable ayant borné à 02H15 à Romenay - il l'a éteint par la suite. Avant de reprendre la route avec l'enfant, vêtu de son pyjama et d'un tricot.

Vendredi vers 11H00, le véhicule a été contrôlé par les gendarmes près de Mâcon, mais l'alerte enlèvement n'avait pas encore été déclenchée, la grand-mère n'ayant pas signalé la disparition. C'est la mère, informée par une soeur du père habitant aussi le Vaucluse, qui a porté plainte à Toulon. L'alerte a ensuite été déclenchée en soirée.

- un premier enlèvement en 2012 -

Une vingtaine de gendarmes ont alors été mobilisés autour du domicile du père, qui a été perquisitionné. Des témoignages ont alors permis de le localiser avec son fils.

Le père, placé en garde à vue à Avignon, doit être transféré dans la journée à la section de recherches de la gendarmerie de Dijon. Il encourt 5 ans de prison.

Sans emploi ni compte en banque, il est dans une "situation instable", selon le parquet.

Il avait déjà enlevé son fils en 2012, durant deux mois. Ce précédent lui a valu d'être condamné en 2014, procédure au cours de laquelle il avait refusé une expertise psychiatrique.

En mars dernier, la justice toulonnaise avait accordé temporairement à la mère l'exercice exclusif de l'autorité parentale, privant le père de son droit de garde et de visite. "Il le savait, mais il a choisi la solution de force", a souligné le magistrat.

Le plan "alerte enlèvement", mis en place en France en 2006, a déjà été déclenché 18 fois en France, toujours avec succès.

C'est un dispositif d'alerte massive, lancé sur une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, internet, gare, autoroutes, etc) pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur. Mais il n'est activé que si plusieurs critères sont réunis: un enlèvement avéré et pas une simple disparition; une victime mineure dont l'intégrité physique ou la vie sont en danger; des éléments d'information permettant de localiser l'enfant.

La dernière alerte remontait à l'enlèvement d'une fillette de quatre ans en juillet à L'Isle-d'Abeau (Isère), retrouvée saine et sauve quelques minutes après son déclenchement.

Source : AFP

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