L'élection de Trump accueillie avec inquiétude dans le monde

  • Donald Trump s'adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l'annonce de sa victoire
    Donald Trump s'adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l'annonce de sa victoire AFP - JIM WATSON
  • Angela Merkel réagit à l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, lors d'une allocution, le 9 novembre 2016 à Berlin
    Angela Merkel réagit à l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, lors d'une allocution, le 9 novembre 2016 à Berlin AFP - TOBIAS SCHWARZ
  • Le président Hollande s'exprime sur l'élection de Donald Trump, lors d'une allocution à l'Elysée, le 9 novembre 2016
    Le président Hollande s'exprime sur l'élection de Donald Trump, lors d'une allocution à l'Elysée, le 9 novembre 2016 POOL/AFP - YOAN VALAT
  • Le président mexicain Enrique Pena Nieto fait un discours au sujet de l'élection de Donald Trump le 9 novembre  2016 à Mexico
    Le président mexicain Enrique Pena Nieto fait un discours au sujet de l'élection de Donald Trump le 9 novembre 2016 à Mexico AFP - PEDRO PARDO
  • Une Japonaise montre la Une du quotidien Yomiuri, avec l'annonce de la victoire de Trump, le 9 novembre  2016 à Tokyo
    Une Japonaise montre la Une du quotidien Yomiuri, avec l'annonce de la victoire de Trump, le 9 novembre 2016 à Tokyo AFP - TORU YAMANAKA
  • Le président élu Donald Trump (G) fait un discours le soir de son élection  à New York le 9 novembre 2016
    Le président élu Donald Trump (G) fait un discours le soir de son élection à New York le 9 novembre 2016 AFP - MANDEL NGAN
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Centre Presse Aveyron

L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et souvent froideur dans le monde, la Russie de Vladimir Poutine et les populistes européens s'en félicitant de leur côté.

Cette victoire "ne me réjouit pas" mais, "librement élu", M. Trump a droit "à ce qu'on lui donne une chance", a observé le président du Parlement européen, Martin Schulz.

Le président français François Hollande l'a félicité formellement tout en relevant que cette élection ouvrait "une période d'incertitude". Il a appelé l'Europe à resserrer les rangs, après les réactions enthousiastes du Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite.

La chef de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, qui a toutes les chances d'être au deuxième tour de la présidentielle de 2017, s'est félicitée d'une "bonne nouvelle".

Vladimir Poutine, dont le pays entretient les pires relations avec les Etats-Unis depuis la guerre froide, et sur lequel M. Trump avait tenu des propos élogieux, l'a félicité - tout comme son homologue chinois Xi Jinping - et s'est dit "certain qu'un dialogue constructif sera établi" désormais avec Washington.

L'ancien président soviétique et père de la Perestroïka Mikhaïl Gorbatchev a abondé dans ce sens, alors que le président ukrainien Petro Porochenko appelait au contraire M. Trump à continuer de lui apporter un soutien dans "la lutte contre l'agression russe".

La chancelière allemande Angela Merkel a averti Donald Trump qu'une future "coopération étroite" entre leurs deux pays devrait se fonder sur les valeurs communes démocratiques et rappelé au président élu sa "responsabilité" au niveau mondial.

Une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l'UE a été convoquée dimanche à Bruxelles.

- Turbulences sur les marchés -

Sur plusieurs continents, des dirigeants ont ravalé leurs critiques pour des félicitations prudentes, à l'instar du Premier ministre canadien Justin Trudeau qui s'est dit "impatient de travailler de très près" avec M. Trump.

"Je suis sûr que tout ira bien", a affirmé le président conservateur du Brésil, Michel Temer.

Son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, dont le pays est en froid avec les Etats-Unis, a plaidé pour un "programme de travail positif" avec M. Trump.

En première ligne alors que Donald Trump a annoncé vouloir créer un mur à sa frontière sud financé par Mexico, le président mexicain Pena Nieto s'est borné à se dire "prêt à travailler" avec le nouveau président élu.

Le Vatican, par la voix de son n°2, Mgr Pietro Parolin, l'a assuré de ses prières "afin que le Seigneur l'illumine et le soutienne au service de sa patrie, naturellement, mais aussi au service du bien-être et de la paix dans le monde".

Dans les médias, le sentiment prédominant est l'inquiétude face à l'accession au pouvoir, dès janvier, d'un milliardaire populiste sans expérience politique.

"J'ai très peur. Va-t-il y avoir d'autres guerres? L'Amérique va-t-elle attaquer les musulmans?", s'interrogeait une militante indonésienne, Alijah Diete, faisant écho à des craintes ressenties dans le monde musulman. L'organisation Amnesty International a exhorté le futur président à abandonner sa réthorique "venimeuse".

Mals à l'aide avec l'incertitude, les marchés boursiers ont plié sans rompre. Certains se sont affolés (Tokyo, Mexico...) mais la sérénité a ensuite repris le dessus, notamment en Europe.

- 'Environnement sécuritaire difficile' -

En Russie, ces marchés ont progressé, à la faveur des espoirs d'un réchauffement des relations et d'une levée des sanctions imposées après l'annexion de la Crimée en 2014.

En Asie, les craintes portent sur l'économie. "Si les Etats-Unis, qui sont le moteur de l'économie mondiale, commencent à ériger des barrières, cela ne pourra que nuire à l'économie mondiale", résume Clarita Carlos, professeure de sciences politiques à l'Université des Philippines.

Le patron du Nasdaq, l'indice boursier américain à dominante technologique, a fait écho à cette inquiétude, soulignant que le monde des affaires devait faire "un meilleur boulot" pour promouvoir les bienfaits de la mondialisation.

Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, l'alliance avec Washington restera intacte car "la région Asie-Pacifique" est "la force vive de l'économie mondiale".

Circonspecte, l'Autorité palestinienne a appelé Donald Trump à ne pas négliger le Proche-Orient. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, aux relations détestables avec Barack Obama, n'a pas caché sa joie, qualifiant le président élu de "véritable ami de l'Etat d'Israël".

En estimant que Donald Trump ne pourrait pas revenir sur l'entente nucléaire de 2015 "entériné" par l'ONU, l'Iran l'a cependant appelé "à respecter les accords" internationaux.

Au-delà des réactions convenues, certains cherchent à se rassurer. "Les liens UE-USA sont plus profonds que n'importe quel changement politique", a ainsi dit la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tandis que le gouvernement français assurait que l'accord de Paris sur le climat ne pouvait plus être remis en cause.

Le leadership de Washington est "plus important que jamais" face "à un nouvel environnement sécuritaire difficile", a aussi réagi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Source : AFP

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