Manifestation agricole : «Le gouvernement ne peut rester sourd à nos demandes»

Lundi, plus d’un millier d’agriculteurs d’Occitanie (dont 300 professionnels Aveyronnais) ont protesté à Montauban contre un projet de redécoupage de l’UE qui pourrait exclure nombre d’entre eux d’aides qu’ils estiment vitales. Le cortège a rassemblé 1 200 manifestants, selon la préfecture, 1 500 selon les organisateurs, et s’est soldé par quelques incidents, devant la préfecture du Tarn-et-Garonne, où les agriculteurs ont tenté de pousser les grilles.

C’est à l’appel des syndicats Jeunes agriculteurs et FRSEA (Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles) d’Occitanie, que les manifestants, venus avec une centaine de tracteurs, avaient choisi de défiler dans la préfecture du Tarn-et-Garonne, département où est élu le ministre de l’Aménagement du territoire Jean-Michel Baylet (PRG). Ils ont déversé toutes sortes de détritus, pneus et fumier à travers la ville. 

« Le 22 septembre dernier, le ministère de l’Agriculture a publié un projet de zonage qui risque d’exclure 1 058 communes actuellement classées en Occitanie », souligne la FDSEA de Haute-Garonne. Ce découpage détermine l'accès à l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), un complément d'aide pour des exploitations dans des milieux à plus faible rendement, par exemple en montagne De ce découpage, il en a été bien évidemment question lors de l’entrevue avec le préfet de Région qui a reçu une délégation. « Nous avons insisté sur la dimension politique de ce découpage. Un nouveau zonage n’est jamais anodin », a insisté Dominique Fayel. Ce dernier a mis dans la balance « les soutiens des élus politiques de tous bords. Il y a les agriculteurs et les élus, ensemble ».

Plus tôt dans l’après-midi, ce sont en effet, les deux sénateurs du Tarn-et-Garonne et la maire de Montauban qui ont défilé, aux côtés des agriculteurs. « Le gouvernement ne peut pas rester sourd à nos demandes », a ajouté Dominique Fayel. La balle est aujourd’hui dans le camp de l’État. « Le préfet de région a pris note des solutions précises que nous avons formulées », précise le président de la FDSEA. Une réunion nationale est prévue le 6 décembre pour faire un point d’étape, sur cette question qui n’a pas fini de mettre les agriculteurs en colère.