La coopérative Sodiaal met le cap sur l’export et le bio

  • Jorge Boucas a été nommé nouveau directeur général de la coopérative en début d’année.
    Jorge Boucas a été nommé nouveau directeur général de la coopérative en début d’année.
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Centre Presse / Olivier Courtil

Après une crise du lait sans précédent, Sodiaal, la première coopérative laitière de France, compte bien aller de l’avant. En amont de son assemblée générale qui se tiendra le 14 juin à Paris, celle-ci a tenu hier à Baraqueville l’une de ses 31 assemblées générales de section. « On laisse à chacun le soin de s’organiser pour être au plus près de nos producteurs », explique Damien Lacombe, président national. Ainsi l’Aveyron est intégré dans la section Sud-ouest avec l’Aude, la Lozère et le Tarn.

L’occasion fut donnée hier de rendre hommage au président tarnais de la section locale, Alain Trouche, qui tire sa révérence après 24 ans d’adhésion à la coopérative. Parenthèse refermée, l’objectif était hier de rappeler la conjoncture économique et de fixer le carnet de route.

« Nous avons traversé une année difficile avec la sortie des quotas laitiers en Europe provoquant un afflux de lait qui s’est cumulé avec l’embargo russe de 2015 interdisant les fromages à l’export, conjugué à la récession asiatique ».


Face à cela, la coopérative a notamment négocié avec la grande distribution pour maintenir le prix de vente. « Nous avons fait en quelque sorte un pacte, appelé charte de valeur face au prix dégradé du lait. On a aussi œuvré avec le ministère de l’Agriculture pour une prime à la réduction de volume qui a permis de stabiliser car on est persuadé que le marché sans régulation est difficile ».

La reprise, comme la sortie de crise, passe donc par la régulation du marché. Cela n’implique pas de ne pas avoir d’ambition mais de s’adapter à un marché segmenté qui exige de la qualité avec une tendance vers le bio et de la transparence avec des produits variés. Comptant 18 appellations d’origine contrôlées (AOP), et une volonté justement de développer le bio, la coopérative compte bien répondre à cette demande en témoignant de sa proximité avec le local et l’objectif de croître ses exportations.

« La Sodiaal est le premier transformateur en bio de France. La Route du Lait s’engage à réduire le gaz à effet de serre. Nous inculquons des méthodes et de la technicité par un travail d’accompagnement, sans antibiotique mais avec de l’homéopathie ». Voilà pour le volet environnemental. Pour le local, la coopérative soutient les Jeunes Agriculteurs avec la « Sodiaal Box » assurant un suivi technique, économique et financier avec 10 000 € d’aides et annonce avoir redistribué 17M€ en 2016 à ses adhérents, et 25M€ le seront cette année.

« Nous tenons compte de la situation. On a pris un tournant en choisissant Jorge Boucas comme directeur général qui travaille sur la rentabilité en fixant un cap sur la valeur ajoutée. Pour 2020, nous avons prévu de doubler l’export en privilégiant de nouvelles productions en Asie et au Moyen-Orient », annonce son président. Des échanges avec d’autres coopératives européennes sont établies pour mener de front la mondialisation.

Enfin, à l’occasion des Journées mondiales du lait, les 9 et 10 juin, des producteurs de la coopérative pour la marque Candia se rendront à l’Estréniol à l’enseigne Leclerc au contact des consommateurs. « Nous sommes aussi des locaux qui se sont mis ensemble et nous proposons du Made in France. Le but est de recréer du lien », conclut Damien Lacombe.

D’autant que la coopérative a doublé de volume en 2011 en rachetant le groupe Entremont. Des marques fortes, un savoir-faire reconnu depuis sa création en 1967 (avec Yoplait), la coopérative s’appuie sur de solides fondations pour conquérir le marché mondial avec un plan d’investissement de 120M€ prévu en 2017.

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