Grenoble, un promu ambitieux

  • Olivier Guégan, qui a connula Ligue 1 avec Reims, entraîne Grenoble depuis un an. AFP
    Olivier Guégan, qui a connula Ligue 1 avec Reims, entraîne Grenoble depuis un an. AFP
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Centre Presse

Bien qu’il se trouve en National 1, Grenoble peut se targuer d’avoir devancé le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille, l’AS Monaco ou l’OGC Nice. Cette prouesse, ce n’est pas sur le terrain que le GF38 l’a réalisée, mais en coulisses, lorsque, en 2004, il est devenu le premier club français à être racheté par des investisseurs étrangers, en l’occurrence l’entreprise japonaise de téléphonie mobile Index Corporation, qui s’offre, cette année-là, 51 % de son capital.

Le nouveau président, Kazutoshi Watanabe, lance alors plusieurs projets, dans le domaine sportif et extra-sportif. Parmi eux : la création d’une mascotte « manga », travail qu’il confie à Yoichi Takahashi, le père d’Olive et Tom, et d’une nouvelle enceinte, le stade des Alpes, qui sera inauguré le 15 février 2008, après un feuilleton à rebondissements judiciaires et administratifs.

Avec ce nouvel équipement, le club voit plus grand et ambitionne de monter puis de s’installer durablement en Ligue 1. Ce retour dans l’élite, après quarante-cinq années d’absence, devient réalité à la fin de la saison 2007-2008, mais, au bout de deux ans, le club est relégué. Les cadres de son effectif, comme Romao, Feghouli ou Battles, font logiquement leurs valises et, quelques mois plus tard, de nouvelles difficultés, financières cette fois, viennent compliquer encore un peu plus la situation. Index Corporation est touché par un scandale de comptes truqués dont le GF38 est victime, par ricochet. Relégué sportivement en National, il est rétrogradé administrativement en CFA le 4 juillet 2011, fait l’objet d’un dépôt de bilan le lendemain et se voit enfoncé encore un peu plus par le liquidateur judiciaire, qui l’envoie encore un échelon en dessous, en CFA2.

À l’été 2011, et alors que tous ses joueurs ont été libérés de leur contrat, le club est repris. Alain Fessler en devient le nouveau président et confie la direction de l’équipe à Olivier Saragaglia, qui la conduit, dès la fin de l’exercice 2011-2012, en CFA.

À la suite d’une décision prise par la mairie en juillet 2014, les joueurs ne sont plus résidents du stade des Alpes, remplacés par les rugbymen, et n’en deviennent que les invités. Un épisode qui fait couler beaucoup d’encre, notamment chez les supporters, mais qui ne perturbe pas l’équipe, qui s’installe durablement dans le haut de tableau de son championnat et passe même à deux doigts de monter en National en 2015 et en 2016, avant d’enfin y parvenir, en mai dernier, grâce à une victoire à domicile obtenue face au Puy-en-Velay (1-0), à l’issue de la première saison d’Olivier Guégan, ex-entraîneur de Reims (2009-2010 et 2015-2016), sur le banc.

« On est parti avec une feuille blanche en début de saison, avec un groupe très renouvelé et un nouvel encadrement. On s’était fixé une ligne de conduite et on l’a tenue. Il y a eu une grosse adhésion de tout le monde », déclarait le tacticien, successeur de Jean-Louis Garcia (2015-2016), dans les colonnes du Dauphiné Libéré, le soir de ce succès libérateur, après avoir souligné, en janvier, toujours dans ce journal, que le club était « à structurer » et qu’il y avait « tout à faire ».

Pour cette nouvelle saison, l’intéressé a en tout cas choisi de continuer à construire sur les mêmes bases, à savoir, notamment, une défense solide, un jeu comportant une bonne dose de prise de risques et, selon les mots qu’il avait prononcés il y a quelques jours, « une dynamique de groupe et de travail ». Un cocktail qui a permis à l’ancien milieu de terrain et à ses hommes de réussir leurs débuts, vendredi dernier, en allant battre l’Entente Sannois Saint-Gratien 3-0. Un résultat qui aura sans doute encore un peu plus nourri l’ambition affichée par le président, Stéphane Ronosblet, à la presse locale au soir de la montée en National 1 : « On a un projet pour aller jusqu’en Ligue 2 alors on ne va pas s’arrêter là ».

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