L’incompréhension règne entre l’Espace Souss et la mairie d’Onet-le-Château

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    L’incompréhension règne entre l’Espace Souss et la mairie d’Onet-le-Château
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Centre Presse

C’est une drôle d’histoire qui arrive à Boubker Ayach, le gérant de l’espace Souss, épicerie installée au 46 rue Béteille. Récemment, il avait affiché fièrement son départ de Rodez pour la commune d’Onet-le-Château. Exproprié en bonne et due forme en raison du projet de la trouée verte rue Béteille, Boubker Ayach pensait déménager tranquillement à l’ancien Leader Price, place des Capucine.

Et alors que le compromis de vente était signé avec le propriétaire du local commercial à Onet, il a eu la surprise de recevoir, le 26 juin, un courrier où Jean-Philippe Keroslian, le maire d’Onet l’informait qu’il « ne sera ni propriétaire, ni locataire du local ». « Cela m’a d’autant plus surpris qu’a l’époque où je cherchais un local, c’était quasiment deux ans avant, j’avais été voir la mairie d’Onet. Je les ai informés que je cherchais à m’installer à Onet.

Je leur ai dit que l’ancien local de Leader Price m’intéressait. Dominique Gruat m’a dit que le propriétaire du Leader Price était dur en affaires, mais qu’il fallait essayer. Ce que j’ai fait », confie le gérant de l’espace Souss. De discussion en négociation, le commerçant ruthénois trouve un accord avec le propriétaire du local. « En avril 2017, on a signé le compromis. On s’est entendu sur le prix, j’ai obtenu le financement du prêt. On a fait l’expertise du local à Onet. J’ai eu les clefs. Au jour d’aujourd’hui, je les ai encore », s’exclame le commerçant.

Aujourd’hui Boubker Ayach se retrouve « dans une situation de blocage total ». Et d’ajouter : « J’ai trois salariés et moi-même à payer, avant de les mettre au chômage technique. J’ai un stock de 60 000 € de côté. J’ai dû louer un local pour ça, sans compter la perte de ma clientèle. Elle ne va pas m’attendre ».

Aujourd’hui, Il se dit désemparé et reste avec des questions en suspens. Pourquoi la mairie décide de préempter subitement ? A-t-elle un projet ? Pourquoi ne laisse-t-elle pas le commerçant signer un bail précaire pour lui donner le temps de se retourner ? Pourquoi le propriétaire accepte de vendre 150 000 € moins cher à la mairie ? Autant de questions sur lesquelles le maire Jean-Philippe Keroslian est à l’aise.En attendant, Boubker Ayach compte saisir le tribunal administratif pour vérifier la régularité de la procédure. Une pétition de soutien est également en ligne sur les réseaux sociaux.

« Je suis désemparé de voir comment ce monsieur s’obstine et polarise sur ce local depuis début 2017 », confie le maire d’Onet-le-Château Jean-Philippe Keroslian qui dit avoir proposé des solutions alternatives à Boubker Ayach. « Nous l’avons reçu et lui avons expliqué pourquoi ce local de Leader Price est situé dans un lieu stratégique pour nous, mais il n’a rien voulu entendre ». L’édile dit être en contact avec le propriétaire des lieux depuis 2016. « M. Ayach savait depuis longtemps qu’il devait partir de la rue Béteille. Il ne fallait pas qu’il attende le dernier moment pour se trouver un local », ajoute le maire.

Et d’expliquer que, dans le cadre de la rénovation des Quatre-Saisons, « la commune d’Onet et celle de Rodez se sont engagées à donner des terrains, à hauteur de 200 000 € pour la construction de logements sociaux, plus modernes ». La commune, en en accord avec l’Office public HLM (OPH) de Rodez Agglo, a donc cherché un terrain pour cette construction.

Il faut rappeler que l’OPH va en effet déconstruire un certain nombre de bâtiments à caractère social, dans le cadre du contrat de ville, actuellement en cours. La municipalité castonétoise se doit de reloger les personnes qui le souhaitent. « Nous voulons rester dans le cadre de la loi SRU qui nous oblige à avoir 20 % minimum de logements sociaux sur la commune. » Et M. Keroslian d’ajouter : « Nous serons très contents d’avoir M. Ayach, mais pas dans ce lieu, stratégique, pour nous. Notre démarche est d’intérêt social et collectif pour rester en cohérence avec notre politique de relogement des personnes les plus modestes ».

Devant l’argument des quatre emplois qui seront supprimés à l’espace Souss, Jean-Philippe Keroslian se montre clair. « Ces emplois, c’est lui qui les détruit en refusant toute autre solution. Et devant un projet économique personnel et un projet d’intérêt général, mon choix est vite fait. » Quand au prix moindre de la transaction, par rapport au montant négocié entre M. Ayach et le propriétaire du local, il est dû, selon le premier magistrat, à l’estimation des domaines. « Nous avons préempté sur cette base. Si nous avions voulu acheter avec la préemption, il nous aurait coûté plus cher. »

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