VIDÉO. Vendanges difficiles pour les exploitants de l’AOC Marcillac

  • Philippe Teulier veille sur la bonne marche des vendanges, malgré une production en forte baisse sur son domaine.
    Philippe Teulier veille sur la bonne marche des vendanges, malgré une production en forte baisse sur son domaine.
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Centre Presse / Jeremy Mouffok

Je crois que nous vivons la pire récolte des trente dernières années ». Philippe Teulier ne mâche pas ses mots. Dans son domaine viticole du Cros, le propriétaire-récoltant accuse le coup. Le vigneron, qui achève jeudi la récolte 2017, dresse déjà un premier bilan. Un constat tout sauf réjouissant sur les hauteurs de Goutrens. « Je suis à peine à 25 % d’une récolte normale », commente l’exploitant qui ne s’attendait pas à pareil résultat. Lui comme les autres membres de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) de Marcillac ont subi les caprices du temps. Une météo qui, encore une fois, a joué avec les nerfs des producteurs aveyronnais, le 29 avril dernier. Et qui a fait chuter le mercure aux environs de - 5°.

Le rafraîchissement printanier, dont l’étendue a eu un fort impact sur une très grande partie du sud de la France, n’a épargné personne. Après trois beaux millésimes, c’est un peu la soupe à la grimace. De 7 500 hectolitres enregistrés l’an passé sur ses 33 hectares, le récoltant a péniblement dépassé les 2 000 en ce début du mois d’octobre. Lui qui avait prédit une production proche des 30 % le lendemain de l’épisode de gelée printanière rumine. « On a pris cher », affirme-t-il avec, dans sa main gauche, une grappe de raisin à peine viable. Mais le professionnel de la vigne, même s’il reste inquiet, sait que pour l’heure les stocks emmagasinés entre 2014 et 2016 vont lui permettre de combler le vide apporté ces dernières semaines. Seul risque, à court terme, le report d’investissements prévus pour 2018. « La récolte a fragilisé tout le monde. Il ne faut pas connaître une année 2019 similaire à celle que nous avons vécue. Nous n’avons pas d’autre joker à disposition. »

Le fil n’a pas encore rompu à la cave coopérative des vignerons du Vallon. Dans les locaux de Valady, on ne s’alarme pas outre mesure des résultats obtenus par les 37 adhérents de la structure. Même si les dirigeants gardent, quand même, un œil attentif aux données obtenues lors des dernières vendanges. Certains exploitants arrivant à glaner 50 % de la récolte enregistrée l’an passé. Alors que d’autres font face à des situations bien plus dramatiques. « Nous avons six exploitants qui n’ont absolument rien récolté cette année », avance Kasper Ibfelt, le directeur de la cave, à l’heure de faire les comptes. Après les 4 500 hectolitres comptabilisés en 2016, elle doit se contenter d’un chiffre avoisinant les 1 500.

La diminution de la production, que les responsables de la coopération expliquent aussi par une année agricole incertaine, pourrait avoir des répercussions. À terme, la production en rosé en ferait les frais. « Nous espérons juste que 2018 sera une année bien différente, sinon 2019 risque de devenir très compliqué pour nos membres ». Afin d’éviter pareille déconvenue, la surveillance sur les domaines concernés va être renforcée. Avec une vigilance accrue sur la taille et la traite des vignes. Et en faisant appel au Dieu de la météo pour éviter un épisode comparable à celui du mois d’avril dernier.

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