La pression monte dans les rangs des salariés de l’usine Bosch

  • De nombreux salariés ont participé, hier, à l’assemblée provoquée par l’intersyndicale (Photo J.B.)
    De nombreux salariés ont participé, hier, à l’assemblée provoquée par l’intersyndicale (Photo J.B.)
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Centre Presse / Joel Born

Plusieurs centaines de salariés de la Bosch ont participé, hier en début d’après-midi, à l’assemblée générale provoquée par l’intersyndicale, dont les porte-parole avaient souhaité faire le point sur l’avancée des négociations sur l’accord dit de transition souhaitée par la direction.

Des négociations compliquées, comme n’ont pas manqué de le répéter, à plusieurs reprises, les représentants syndicaux. Dans les rangs des salariés, l’incertitude est de mise, et la grogne commence à se faire entendre, plusieurs d’entre eux ayant manifesté leur intention de passer à l’action.

Dans tous les cas, l’ambiance n’est pas véritablement au beau fixe. « Depuis quelques mois, l’usine de Rodez se sent réellement menacée par le diesel bashing », insistent les délégués syndicaux, qui continuent à regretter l’absence de véritable projet industriel pour le site aveyronnais.

Selon le calendrier établi par la direction, les négociations devront être bouclées d’ici le 11 avril. Cinq réunions sont programmées. Deux ont déjà eu lieu.

La prochaine est prévue lundi 12 mars. Parmi les premières mesures annoncées par la direction, une activité partielle sera instaurée pendant 3 ans, de mi-2018 à mi-2021. Quels salariés seront concernés ? La question reste, pour l’instant, sans réponse.

Le chômage partiel, dont la durée maximale légale est limitée à 1 000 heures par an et par salarié, garantit 84 % du salaire net pour le salarié. 60 % du coût du chômage partiel est financé par l’État, les 40 % étant à la charge de l’employeur.

Or, le groupe Bosch a déjà fait savoir qu’il ne prendrait à sa charge que 15 %, les 25 % restants devant être compensés par un gel général des salaires durant 18 mois.

Un paradoxe, selon les syndicats, la direction ayant déjà annoncé une augmentation de 2,25 %, de mi-2018 à fin 2019, dans le cadre des négociations salariales obligatoires (NAO). « Hors charges patronales, cela représente déjà une économie annuelle de 1,5 M€. L’investissement sera rapidement récupéré, insistent les représentants du personnel. Nous sommes ouverts à une négociation, mais pour l’instant nous n’avons pas de contreparties et aucun engagement sur les volumes. »

Ce vendredi 9 mars, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire, la direction présentera le détail technique de l’investissement de 14 M€ envisagé sur l’une des deux lignes de common rail. Les syndicats réclament une « sécurisation des volumes et un seuil de production minimum » sur cette ligne de la génération 2.20.

Tout comme ils souhaitent qu’elle puisse être techniquement adaptée aux futures technologies 2.22 et 2.25. Et de rappeler, à ce propos, que lorsque le marché mondial des injecteurs diesel du groupe Bosch accuse une baisse de 10 %, l’usine de Rodez est impactée à hauteur de 40 %.

Un déséquilibre que les représentants du personnel de l’usine de Rodez jugent complètement anormal. « En 2015, Bosch a produit 25 millions d’injecteurs common rail, en 2019 le groupe table sur un volume prévisionnel de 27 millions de pièces et nous passons à une seule ligne », commente un cadre de l’entreprise.

En attendant la rencontre à l’Assemblée nationale avec le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, qui pourrait finalement avoir lieu le 14 mars et non plus le 21, comme initialement annoncée, la troisième réunion de négociation aura lieu lundi prochain.

Il est également question de la possible venue, sur le site de Cantaranne, d’ici la fin du mois (le 22 mars ?), du nouveau délégué interministériel pour l’industrie, Jean-Pierre Floris.

Autant dire que ce printemps 2018 sera décisif pour l’avenir de l’usine castonétoise.

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