Benoît Vautrin « ne se mettait jamais en danger »

« Quand il (Jérémy Munoz, NDLR) nous a vus, il a fait demi-tour. On l’a signalé par radio à Benoît Vautrin. On a de suite pris la voiture pour le rejoindre. Malheureusement quand on l’a vu, c’était trop tard... Il était par terre, le chauffard à cheval sur lui. Je savais qu’il n’y avait plus rien à faire. »

Appelés à la barre de la cour d’assises, les collègues de Benoît Vautrin qui procédaient au contrôle routier à Aubin ont pu expliquer comment s’étaient déroulés les faits. Pourquoi Benoît Vautrin s’est-il retrouvé seul pour stopper le véhicule de Jérémy Munoz ?

« On a déjà procédé de la sorte. Ce n’est pas interdit d’être seul, même si on essaye d’éviter. Mais il n’y avait aucune façon d’imaginer l’aboutissement de ce contrôle-là... », raconte encore sous le choc une de ses collègues. La question du port d’un gilet réfléchissant a également été posée.

« Avec un temps comme cela (le 10 avril 2015 le temps était au beau fixe, NDLR) il ne nécessitait pas de porter un gilet réfléchissant. C’est obligatoire en pleine nuit ou lors de conditions météos difficiles (pluie, neige...) », souligne un autre fonctionnaire de police présent lors de ce jour tragique. Puis Laurent Boguet, avocat de la famille Vautrin, interroge : « Benoît Vautrin était-il un « cow-boy » comme on a pu le laisser entendre ? ». « Non, du tout. Il ne se mettait jamais en danger », répond d’emblée la jeune femme. « Était-il prudent ?, continue l’avocat.- Oui, poursuit-elle.- S’agissait-il d’un bon flic ? - Oui. »