Après le décès de Louis Fajfrowski,  l’émotion est forte aussi à Rodez

  • Louis Fajfrowski, le trois-quart centre cantalien, était âgé de 21 ans.
    Louis Fajfrowski, le trois-quart centre cantalien, était âgé de 21 ans.
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RDS

La voix est plutôt faible, chargée d’émotion. Quelques trémolos pointent même parfois. Il pèse ses mots car le souvenir est trop frais. Président du SRA, Jean-Paul Barriac a assisté, vendredi en fin d’après-midi dans les tribunes du stade Jean-Alric, dans le chef-lieu du Cantal, au match  amical entre Aurillac (ProD2) et Rodez (Fédérale 1).

Et la mort de Louis Fajfrowski, le trois-quart centre cantalien, âgé de 21 ans, dans les vestiaires à l’issue de la rencontre, a hanté sa nuit : « C’est plus que choquant.  Ce gamin a perdu la vie lors d’un match amical, en pratiquant le sport qu’il adorait. Ce sont des moments compliqués. Mes pensées vont à sa famille et à son club ».

Après le coup de sifflet final, quand ils ont pris connaissance de l’horrible nouvelle, les Ruthénois sont longtemps restés au stade Jean-Alric. Et ils ont ensuite rallié directement la station voisine du Lioran où Arnaud Vercruysse avait programmé un stage de deux jours. « Après discussion, on l’a maintenu car, après un choc comme ça, il fallait rester ensemble, insiste Jean-Paul Barriac. Il n’était pas question de laisser les gars vivre ce traumatisme seuls dans leur coin ».

Impossible après cette tragique soirée de ne pas revenir sur la multiplication des commotions  cérébrales qui frappent le rugby ces dernières années. « Oui, ce débat, il faut l’ouvrir. Il y a même urgence, reconnaît volontiers le président sang et or. Mais vendredi, ce n’est pas ça. Le plaquage était sévère mais en aucun cas dangereux. Ce n’est pas un mauvais geste. Je souhaite qu’il n’y ait pas d’amalgame ».

Ce qui ne l’empêche de rappeler ce qu’il martèle depuis des années : « Il faut revoir les règles, les adapter. La priorité est d’interdire de plaquer au-dessus de la ceinture, et aussi de bannir un vocabulaire trop guerrier ». Le n° 1 sang et or élargit le propos : « Il faut faire quelque chose car on enregistre une baisse régulière des effectifs dans les écoles de rugby. Les parents ont peur d’inscrire leurs enfants car les chocs en Top 14 sont filmés de très près. L’image véhiculée par l’élite n’est pas bonne ! ».

Une enquête a été ouverte et l’autopsie devrait être effectuée lundi à Clermont-Ferrand. « J’attends les conclusions comme tout le monde. Pour le rugby, il faut savoir ce qui s’est passé », conclut Jean-Paul Barriac.    
 

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