Villefranche-de-Rouergue. Aveyron : Force ouvrière met les pieds dans le plat du travail du dimanche

  • Discuter et sensibiliser, tel était l’objectif de l’action menée par Force ouvrière ce dimanche.
    Discuter et sensibiliser, tel était l’objectif de l’action menée par Force ouvrière ce dimanche.
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Ce dimanche matin, les militants de Force ouvrière étaient devant l’entrée de l’enseigne Carrefour pour tenter d’informer les consommateurs sur l’impact du travail le dimanche.

Je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir autant de monde pour faire les courses le dimanche matin", lance un militant de l’union locale Force ouvrière. Avec d’autres, et en soutien aux salariés de l’enseigne Carrefour qui désormais accueille les clients le dimanche matin, devant l’entrée principale du magasin, il distribuait des tracts et tentait d’amorcer le dialogue avec des consommateurs.

"On essaye de leur faire comprendre que jusque-là, l’hypermarché était déjà ouvert six jours sur sept avec une large amplitude horaire et qu’il y avait de quoi trouver du temps pour faire ses courses", insiste Jérôme Nigris, le secrétaire de l’union locale du syndicat. Abasourdi par le nombre de personnes poussant le chariot le dimanche matin - "en moins d’une heure nous avons distribué plus de 300 tracts" - il avoue avoir bien du mal à comprendre que l’essentiel des troupes soit constitué de retraités. "Eux ont toute la semaine pour venir au magasin…"

Le syndicaliste le reconnaît : "Les gens sont libres, mais nous, nous sommes dans le rôle de les informer en tentant de leur faire prendre conscience que travailler le dimanche, c’est à la fois attaquer le Code du travail et développer des emplois précaires, officiellement seuls les volontaires travaillent même si, globalement, beaucoup de salariés n’ont pas le choix". Et d’ajouter : "Cela risque de réduire le choix des consommateurs, car en allant vers le tout grande surface, commerces traditionnels et marchés qui sont en souffrance risquent de disparaître."

Reste que convaincre, même si la politesse est de mise, n’a rien d’un long fleuve tranquille. "En l’espace d’une heure, nous n’en avons détourné que deux…", soupire-t-il.

Ce dimanche, ce type d’action ne visait que l’enseigne Carrefour, mais il n’est pas exclu qu’elle se généralise à l’ensemble de celles ouvrant le dimanche. "Nous avons été alertés par des salariés qui ne veulent pas travailler le dimanche, dont la crainte est bien que le volontariat s’effrite peu à peu avec des risques de pression", poursuit le même.

L’autre message est bien celui qu’après la grande distribution, le travail du dimanche se généralise en touchant à d’autres professions. "À long terme, cela pourrait banaliser le dimanche en rémunérant le temps travaillé comme un jour normal", prévient Jérôme Nigris.

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