Almont-les-Junies. Le cri d’alerte des agriculteurs aveyronnais face au fléau des sangliers

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    Le cri d’alerte face au fléau des sangliers Photo DDM/ M.G.
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Centre Presse Aveyron

La préfète a visité, cette semaine, deux exploitations à Almont-les-Junies et Grand-Vabre. Elle était invitée par la FDSEA et les JA à constater les dégâts causés par les sangliers sur de nombreuses parcelles. Les agriculteurs réclament des mesures fortes de la part de l’état.

"Nous sommes des sinistrés". Les mots employés, mardi, par certains agriculteurs disent bien la détresse à laquelle ils sont régulièrement confrontés. Réunis sur les terres de Guillaume et Jean-Philippe Cerle, au Gaec du Broussier à Almont-les-Junies, ils ont exprimé leur désarroi, mais aussi leur colère, à Catherine Sarlandie de la Robertie, invitée par les responsables de la FDSEA et des JA. "Nous avons harcelé nos syndicats pour avoir ce rendez-vous avec la préfète", raconte Guillaume et Jean-Philippe Cerle, qui subissent depuis des années les dégâts causés par des hordes de sangliers sur leurs cultures et leurs prairies. "C’est récurrent et ça se produit soit au moment des semis, soit au moment de la récolte", racontent-ils. "Ça peut s’étaler sur quinze jours, trois semaines… Et quand ce n’est pas chez nous, c’est chez les voisins. Aujourd’hui, on a la conviction que nos amis chasseurs ne sont pas capables de régler ce problème. On est excédé, on en a marre".

13 000 bêtes tuées en 2018

Sur leur exploitation de 74 hectares, consacrée à la production de lait de vache et de veau d’Aveyron, 1,5 ha de maïs ensilage a ainsi été endommagé cette année. "C’est énorme ! Ça empiète sur l’autonomie fourragère de la ferme, et si on ajoute à cela la sécheresse, ça plombe un compte !", regrette Jean-Philippe Cerle. D’autant que, fait-il remarquer, le problème ne fait qu’empirer. La population de sangliers explose – 7 000 bêtes ont été tuées en 2010, en Aveyron, par les chasseurs ; plus de 13 000 en 2018 – et les dégâts se multiplient partout dans le département. "Je me suis installé en 2016, rappelle Guillaume Cerle, ça ne peut pas durer comme ça dix ou quinze ans de plus ! Notre métier, c’est de produire. On ne devrait pas avoir à se soucier des sangliers !". Une complainte entendue par la préfète, qui a renouvelé son soutien aux agriculteurs. "L’État est là pour vous accompagner." Et même si la solution n’est pas facile ou immédiate, elle existe, a-t-elle assuré, à condition que chasseurs et agriculteurs s’assoient autour de la table et "discutent de façon intelligente".

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