L’arrière-saison peut enfin s’appuyer sur le champignon

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  • Les cèpes devraient se montrer en cette fin de semaine. Mais avec eux, rien n’est jamais définitivement sûr…
    Les cèpes devraient se montrer en cette fin de semaine. Mais avec eux, rien n’est jamais définitivement sûr… José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

La bonne conjonction d’éléments naturels laisse entrevoir ce week-end une belle récolte de ces cèpes qui ont un peu fait défaut aux cueilleurs depuis l’été.

Certes, il y a bien ce cueilleur touché par la grâce qui a découvert, vers le 19 octobre, un cèpe de deux kilos à La Capelle-Bleys. D’autres, au détour d’une balade ont assuré avoir trouvé quelques pieds avant la Toussaint. Pas de quoi en faire tout un plat. Car d’un avis quasi unanime, les récoltes ont été bien maigres dans le sillage d’un été marqué jusque tard dans la saison, par la sécheresse. Et pour les champignons, nous voilà bien désormais dans l’arrière-saison tant il est rare d’en trouver encore, surtout des cèpes, à la mi-novembre, en quantités justifiant le déplacement.

Demandez la lune

Les amateurs éclairés savent renifler le champignon bien avant de rentrer dans les bois : l’hygrométrie, la chaleur ambiante et la lune sont les trois ingrédients qui font recette dans la plupart des cas. Et cette semaine, l’alignement des planètes plaide pour une cueillette réussie et le week-end qui s’annonce devrait être couronné par quelques litres de cèpes.

Un peu de pluie, une humidité assurée dans le sous-bois par les feuilles tombées en abondance, un sol pas trop froid et, pour les férus de grimoires, la lune vieille (celle qui est noire) qui est favorable. "On dit souvent que le neuvième jour de cette lune montante est le meilleur, rappelle Jean de Laissac, chercheur (et trouveur !) invétéré. Mais j’ai ramassé des champignons au quatrième ou cinquième jour… Et il y a quelques semaines, des cèpes qui étaient… sur un sol complètement desséché. Comme quoi rien n’est jamais vraiment d’une précision scientifique".

 

Faute de cèpes, nombreux sont ceux qui ont trouvé jusqu’alors des oreillettes pour faire de savoureuses poêlées. Ici, le panier faisait un peu plus d’un kilo… Et la cueillette continue.
Faute de cèpes, nombreux sont ceux qui ont trouvé jusqu’alors des oreillettes pour faire de savoureuses poêlées. Ici, le panier faisait un peu plus d’un kilo… Et la cueillette continue. c.c.

Hêtres et chênes

Il en est de même pour les fameux coins de cueillette, dont on ne dévoile jamais les adresses. "On connaît les bons endroits car, chaque année, ce sont eux qui fournissent le plus, sans que l’on ne sache toujours pourquoi, confirme Fabien qui arpente les contreforts de l’Aubrac. Un bois peut receler des cèpes sous deux arbres, et rien alentour !" Les arbres sont bien les meilleurs alliés du cueilleur. "Surtout les chênes et les hêtres", précise Jean qui navigue dans ses Palanges, le massif le plus prisé (et le plus proche) des Ruthénois.

Une fois ces fondamentaux rappelés, il ne reste plus qu’à se mettre en ordre de marche. Et, ce week-end, la magie devrait fonctionner.

Tout n’est pas permis…

« Le fait, sans l’autorisation du propriétaire du terrain, de prélever des champignons, fruits et semences des bois et forêts est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 2e classe (150 € et plus). Lorsque le volume extrait est supérieur à 5 litres, l’amende encourue est celle prévue pour les contraventions de la 4e classe (750 € et plus) » : l’article R 331 du code forestier plante le décor et il est bon de le rappeler à chaque saison. D’autant plus que l’absence de panneaux « cueillette de champignons interdite » n’exonère pas les ramasseurs de poursuites éventuelles… Le plus dur est de trouver le propriétaire du bois dans lequel on souhaite entrer. La loi est toutefois bonne fille : la tolérance
couramment admise, notamment dans les forêts publiques, est de 5 litres. Cette mesure (en volume et non en poids) a été privilégiée pour faciliter le contrôle, le récipient (cuvette ou bidon) étant plus maniable en forêt qu’une balance. Quoi qu’il en soit, on préférera, faute de renseignements précis sur les lieux de cueillette, privilégier la consommation familiale à la récolte à des fins commerciales.
Et l’on n’oubliera pas de respecter les espaces naturels et les équipements qui les entourent, tels que clôtures (à ne pas franchir) et chemins où la circulation doit rester libre.
 

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