Le département de l’Aveyron repose sur de solides bases

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  • Guilhem Blanchin dirige la Banque de France de Rodez depuis septembre 2017.
    Guilhem Blanchin dirige la Banque de France de Rodez depuis septembre 2017. J.B.
Publié le
Joël Born

Parmi ses différentes missions, la Banque de France assure un rôle d‘observatoire économique. Le point avec le directeur de la succursale de Rodez, Guilhem Blanchin.

Derrière les imposantes grilles en fer forgé de la Banque de France, au 13 du boulevard François-Fabié, le quidam de la rue ne sait pas trop ce qui se cache. L’endroit reste relativement mystérieux. Au-delà de cette apparence un brin secrète, la succursale ruthénoise de la Banque de France ruthénoise, qui a conservé son activité fiduciaire, remplit diverses missions, tant auprès des particuliers que des entreprises. C’est aussi un observateur privilégié de la vie économique départementale.

Accompagnement personnalisé

"Depuis un peu plus d’un an, la Banque de France privilégie les rendez-vous avec les particuliers pour favoriser une réception personnalisée", précise le directeur de la succursale aveyronnaise, Guilhem Blanchin. Cet accompagnement des particuliers intervient notamment pour la gestion du surendettement ou le droit au compte, chaque citoyen français, faut-il le rappeler, ayant droit à un compte de dépôt. En matière de surendettement, avec une diminution du nombre de dossiers plus forte en Aveyron qu’au niveau national, la situation reste plutôt favorable. "Avec les divers acteurs concernés, l’accompagnement s’avère efficace", se félicite le directeur de la Banque de France. Cet accompagnement intervient également pour les entreprises, notamment pour les plus petites avec un correspondant de la BDF pour les TPE. "Nous avons une porte d’entrée."

Difficultés de recrutement

Malgré une croissance mondiale moins forte qu’en 2017, la France résiste plutôt bien. Et cela se traduit de la même façon aux niveaux régional et départemental, avec une bonne tendance en 2018, même si certains secteurs, comme le commerce, souffrent un peu plus depuis quelques mois, en raison des tensions actuelles. "Malgré quelques incertitudes, la situation économique de l’Aveyron est plutôt satisfaisante. Les difficultés de recrutement peuvent également ralentir les possibilités de développement. Comme en Aveyron, le taux de chômage est particulièrement bas, on a moins de réserves. Plus d’emplois sont concernés, mais les défaillances d’entreprises ont diminué et les incidents de trésorerie restent faibles. L’Aveyron est un département solide. La distribution du crédit reste active pour toutes les tailles d’entreprises. Ce qui ne veut pas dire toutefois qu’il n’y a pas des entreprises qui ont du mal à se financer."

Sérieux et résilience

Chaque mois, dans le cadre de la lettre de conjoncture de l’observatoire économique, la Banque de France sonde 80 entreprises aveyronnaises de toutes tailles et de tous les secteurs. Une fois par an, 300 à 400 entreprises aveyronnaises et plusieurs milliers d’entreprises occitanes passent également au révélateur économique. De la même façon, la Banque de France assure la cotation permanente des 1 200 entreprises aveyronnaises qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 750 000 €.

Même si toutes les données de 2018 ne sont pas encore disponibles, la tendance est positive. "L’économie aveyronnaise est saine, la solidité financière est bonne, supérieure à la moyenne nationale, constate Guilhem Blanchin. L’économie aveyronnaise reste toujours un modèle de sérieux et de résilience. C’est un peu tarte à la crème mais c’est une réalité. L’Aveyron repose sur des socles rassurants, à base de prudence, de patience, de capacité d’entreprendre, avec une bonne part de confiance, qui est la clé de la croissance."

Et malgré les incertitudes et le climat de crise du moment, pour le directeur de la Banque de France de Rodez, "il n’y a aucune raison de ne pas avoir, localement, de bonnes perspectives."

En chiffres

1800 L’année de création de la Banque de France.
1867 L’année de création de la succursale de la Banque de France à Rodez.
20 Le nombre de personnes qu’elle emploie.
1 L’Aveyron ne compte plus qu’une seule succursale de la BDF à Rodez. Celle de Millau, où un bureau d’accueil a été maintenu, a fermé ses portes en 2005. Celle de Villefranche-de-Rouergue a fermé en 1991.
100 Le pays ne compte plus qu’une grosse centaine de succursales de la Banque de France. Il y en a eu jusqu’à 213.
18  Guilhem Blanchin dirige la Banque de France de Rodez depuis 18 mois.
100 et 200 Les nouveaux billets de 100 et 200 euros seront mis en service au mois de mai.
500  Les coupures de 500 euros ne sont plus fabriquées et distribuées depuis le 25 janvier. Les billets en circulation restent, bien sûr, toujours valables.
1,5 % La prévision du taux de croissance pour 2019. Un taux identique à celui de 2018.
3S  Comme les trois missions essentielles de la Banque de France : stabilité monétaire, stratégie monétaire, services à l’économie.
 

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