Affaire Gaudin. « Nous allons tourner  la page de ces mois de souffrance »

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  • Jean-Michel Gaudin avait été roué de coups le 3 février 2017  à Paris, alors qu’il venait en aide à une femme prise à partie par une bande de jeunes.
    Jean-Michel Gaudin avait été roué de coups le 3 février 2017 à Paris, alors qu’il venait en aide à une femme prise à partie par une bande de jeunes. CPA
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A Paris, Philippe Henry

Le verdict dans le procès des agresseurs de Jean-Michel Gaudin, barman à l’Assemblée nationale et originaire d’Estaing, a été rendu mardi soir à Paris. Des peines de cinq à sept ans de prison ont été prononcées.

L’épouse de Jean-Michel Gaudin, Joëlle et ses deux filles étaient venues devant la cour d’assises des mineurs de Paris pour chercher « réparation ».
À défaut d’être entièrement satisfaites par le verdict, elles y ont trouvé une forme de catharsis. « Nous allons enfin pouvoir tourner la page de ces mois de souffrance, nous occuper pleinement de Jean-Michel sans penser au reste », confie Joëlle Gaudin. « Même si ses agresseurs n’ont eu aucuns mots d’excuses lors de ce procès, à part des phrases toutes faites, apprises par cœur ».
Les trois frères qui ont sauvagement agressé Jean-Michel Gaudin ont écopé de peines de prison ferme : cinq années de réclusion ont été prononcées à l’encontre de celui qui était encore mineur. Il était âgé de 16 ans lors des faits, en février 2017. Les deux autres, âgés de 18 et 21 ans, ont écopé de sept ans de prison.
« Nous avons tenu à assister à l’intégralité du procès, même si c’était difficile pour moi et mes filles », raconte Joëlle Gaudin.

« Une brutalité effrayante »

Car, au sein d’une cour d’assises, aucuns détails sur le déroulement des faits ne sont épargnés. Et ceux-ci ont été particulièrement violents : le 3 février 2017 à 16 h 11, la victime et deux femmes attendent à un passage piéton sur la place de la Bastille (Paris XIe). Six jeunes arrivent derrière eux, dont les trois frères en question. Le plus jeune crache sur le manteau d’une des femmes. La deuxième intervient, demande des excuses. Elle reçoit un coup de tête. Jean-Michel Gaudin s’interpose. Il attrape par le col l’agresseur pour le tirer en arrière. Ce dernier lui assène un violent coup de pied qui le fait lourdement chuter. Selon des témoins, il reçoit, à terre, plusieurs coups de pied au visage de la part des trois frères.
Au moment des faits, ce drame avait soulevé l’indignation de beaucoup de personnes en Aveyron et à Paris, à commencer par Claude Bartolone, qui présidait alors l’Assemblée nationale et où travaillait Jean-Michel Gaudin en tant que barman. Il avait parlé d’une agression d’une « brutalité effrayante ». « Jean-Michel est encore très marqué, poursuit son épouse. Autant physiquement, que psychologiquement. »
Aujourd’hui âgé de 54 ans, celui qui est originaire d’Estaing se reconstruit dans un centre spécialisé, dans le Gers. « Nous n’avons pas pu lui trouver de place plus près, glisse sa compagne. Mais, désormais, avec mes filles et mes gendres qui ont été d’un grand soutien durant cette épreuve, nous allons l’aider à se reconstruire même si ce sera long. »

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