Nord Aveyron : un festival décalé qui laisse sans voix

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  • Le festival s’est clôturé par un bœuf permettant au public de monter sur scène avec les artistes.
    Le festival s’est clôturé par un bœuf permettant au public de monter sur scène avec les artistes. CPA
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Olivier Courtil

Olivier Goulet alias L’O a organisé le premier festival "Les voix du plateau" à Saint-Amans-des-Côts et Mur-de-Barrez.

Ni vache enragée car Olivier Goulet a sublimé la belle vache à l’occasion des 70 ans de la sculpture du taureau de Laguiole, ni brebis égarées car le chef de chœur du Nord-Aveyron avait fait venir son acolyte David Lafore, mais deux spectacles vibrants (vivant donc) et même étonnant, ont été proposés.

Plus que de la musique, le festival a permis de (se) rencontrer grâce aux associations "La boîte à musique", "Les champs des arts", "Mélodie en Barrez" pour la soirée en Carladez avec le chansonnier Djan Grin en invité surprise. Avec drôlerie et délicatesse, rebondissant sur les réactions du public, David Lafore (photo de gauche) a entraîné avec une virtuosité déconcertante dans son univers fait de décalages bienheureux. Après un petit entracte rafraîchissant, les chanteuses, chanteurs et musiciens des ateliers de L’O sous la direction de leur professeur (photo de droite), ont envahi la scène dans un tourbillon de chants et de musique interprétés par Anaïs, Léontine, Jean-Antoine, Nigel, Teddy, Sylvia, Véronique, Vincent, Marianne. La soirée s’est poursuivie par une scène ouverte à la manière d’un magistral bœuf (jam session de jazz). Le public a pu ainsi à son tour monter sur scène pour partager des moments de grâce avec les artistes. Voilà un festival vachement bien qui fait rimer se divertir avec s’ouvrir… à l’autre. Un festival de voix pour un festival de vies car on n’est pas que des robots !
 

David Lafore insensé et encensé par la critique

Même le magazine culturel Télérama est tombé sous le charme après avoir vu David Lafore en concert, ou plutôt en spectacle. Florilège. "Sur scène, le musicien se livre plus à un spectacle qu’à un tour de chant. Tant mieux, on en redemande. […] Avec lui, aucune représentation ne ressemble à la précédente : on ne sait jamais à quoi s’attendre. Il est capable d’arriver sur scène pas tout à fait prêt, de se changer devant le public en tapant la discussion comme avec un bon vieux copain, avant d’empoigner sa guitare électrique […] A fond, debout derrière le micro ; assis la minute suivante en mode a cappella ; puis debout à nouveau, fort de son insolence bonhomme, pour reprendre à grand renfort de riffs et de slides énervés contre le pied du micro un tube de Nirvana ou se lancer dans un Girls Just Want to Have Fun inspiré du temps où il faisait les belles heures du Bal du Limonaire […]. Sa première quête lorsqu’il arrive sur scène ? "Faire rire", répondra-t-il, surpris lui-même d’une résonance pourtant évidente, car, en effet, on se bidonne. Un talent sans doute hérité de l’époque où ce fan de Brigitte Fontaine œuvrait dans le théâtre pour enfants. Oui mais voilà, il serait trop simple de s’en tenir là. Puisque toujours, ici et là, il nous scotche d’émotion au moment où on s’y attend le moins. Qui a déjà entendu J’ai massacré tout un pays saura de quoi il retourne."

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