Millau. Un budget "tendu mais maîtrisé" voté en conseil

Budget 2019, suite et fin. Après le débat d’orientations budgétaires le mois dernier, les élus ont eu à voter, mardi soir, le budget primitif de l’année en cours. Daniel Diaz, l’adjoint aux finances, a défendu au micro "une maîtrise des dépenses de gestion" malgré un contexte "tendu", avec "un plan d’économies impulsé en 2016 qui se poursuit".

Ce sont 360 000 € d’économies sur une année

L’élu a effectivement présenté à l’assemblée un document qui atteste de charges générales en baisse par rapport au compte administratif (CA) 2018 (- 6,14 %), avec une évolution stable de la masse salariale (+ 0,95 %). "Les économies attendues sont de l’ordre de 360 000 € par rapport au CA 2018", précise Daniel Diaz, qui met en avant, pour y parvenir, la démarche "Tous économes", la dématérialisation, la négociation de contrats de performance énergétique, la réduction des frais de structure au profit des dépenses de services à la population, ainsi que le Plan ressources humaines (GPEC, temps de travail, définition des missions) et l’optimisation des subventions en fonctionnement et investissement.

La Ville dégage, par ailleurs, une épargne brut de 2,95 M€, avec des recettes réelles de fonctionnement qui s’établissent à 28,65 M€ (impôts, dotations, taxes…) et des dépenses à hauteur de 25,7 M€ (achats, salaires, subventions, frais financiers…). Surtout, la Ville entend poursuivre ses investissements (8,4 M€ sur l’année) en stabilisant la dette (32 M€ fin 2019).

"La collectivité investit pour le cadre de vie (quais, Voultre…), la modernisation du service public, liste l’adjoint aux finances, les équipements éducatifs, culturels et sportifs, la famille, de la petite enfance aux séniors (Pôle petite enfance et Ehpad), le soutien à l’activité économique et à l’emploi." Le discours n’a pas plus convaincu l’opposition que le mois dernier.

Après avoir d’abord signalé ne pas avoir en sa possession les comptes administratifs 2018, Michel Durand a parlé des 360 000 € d’économies de la Ville comme de "vœux pieux". "Vous ne les tiendrez pas", a rabâché l’élu d’opposition, pas davantage persuadé qu’au niveau de la masse salariale, la municipalité tiendra les 0,95 %.

"Surtout au moment où les plafonds du Rifseep (Régime indemnitaire des fonctionnaires de l’État) sautent, que vous embauchez des cadres A…", a alerté Michel Durand, aussi "très pessimiste" au sujet de la dette…

"Ce qui se passe aujourd’hui va porter préjudice à la ville"

Emmanuelle Gazel a, pour sa part, dénoncé "l’augmentation d’impôts massive" sur ces quatre dernières années et "l’augmentation de taxes supportées par les Millavois".

Pour l’élue PS, "sans les ventes (de la gendarmerie notamment, à 4,2 M€, NDLR), nous serions dans le rouge au niveau de cette dette, qui augmente pourtant de façon exponentielle."

"Vous avez, certes, actionné tous les leviers pour investir, a-t-elle poursuivi. Mais peut-être de façon démesurée pour Millau, et surtout de façon non coordonnée avec les collectivités." Avant de terminer avec une prédiction. "Ce qui se passe aujourd’hui va porter préjudice à la ville de Millau pour de nombreuses années…" ça, seul l’avenir le dira.