Millau. Nette détérioration de la santé psychologique au travail

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  • Les docteurs V. Roulant-Coste. et J.-H. Soulier.
    Les docteurs V. Roulant-Coste. et J.-H. Soulier. Eva Tissot
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JDM

Le service de médecine du travail de Millau suit 10 000 employés répartis sur 1 200 entreprises.

Le service de santé au travail de Millau tenait ce mardi soir son assemblée générale annuelle. L’occasion de faire le point sur l’état général en matière de santé du bassin d’emploi millavois.

Le service qui compte seulement deux médecins en équivalent temps plein suit 10 000 salariés et employeurs. En 2018, ils ont effectué 5 200 visites. En matière de prévention la médecine du travail de Millau se concentre en priorité sur l’axe de l’addiction en collaboration avec le service d’addictologie de l’hôpital. Mais surtout aussi sur le "maintien dans l’emploi".

Une tendance générale qui s’accentue ces cinq dernières années.

"Nous sommes dans une zone ou quand on perd son emploi, il est difficile d’en trouver un autre. Nous mettons donc une priorité sur l’accompagnement des personnes pour maintenir leur emploi ou le cas échéant pour en retrouver un", explique le docteur Jean-Henri Soulier, responsable du service. Cette aide se fait notamment avec des assistantes sociales, des psychologues et psychiatres et Cap emploi et les médecins généralistes.

Les inaptitudes médicales en santé psychologique sont passées de 22 %, à 43 %

"Cette année, nous constatons surtout une grande détérioration de la santé psychologique au travail. Les inaptitudes médicales en santé psychologique, sont passées de 22 %, en 2017 à 43 % en 2018, c’est significatif, commente le médecin. C’est une tendance générale qui s’accentue ces cinq dernières années. Le monde du travail évolue avec des contraintes qui sont plus conséquentes qu’elles n’étaient auparavant et des gens qui étaient déjà un peu limite vont moins bien tenir". Les conditions générales de crise économique qui se poursuit depuis 2008, ne poussent pas à la sérénité.

La reprise économique est un peu plus tardive en Aveyron.

"Le contexte politique joue aussi un rôle dans le mal-être général, c’est tendu. En plus, la reprise économique est un peu plus tardive en Aveyron", analyse-t-il. La tâche du service n’est pas simple, d’autant qu’il campe lui-même avec un problème de personnel. D’ici peu il faudra trouver un nouveau médecin pour remplacer les deux mi-temps actuellement en poste dont l’un partira au mois de septembre et l’autre est en attente de départ à la retraite. Un cabinet de recrutement sera chargé de trouver la perle rare. La dure réalité touche tout le monde.

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