Il était une fois : la cathédrale de Rodez (suite)

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Troisième épisode de la saga historique du plus emblématiques des édifices ruthénois…
 

La Guerre de Cent ans opposant le royaume de France à l’Angleterre ralentit le chantier de Notre-Dame de Rodez ; la crise économique engendrée par le conflit assèche les ressources économiques, également amoindries par la création de l’évêché de Vabres dans le sud du département en 1317, sur décision du pape Jean XXII ; celui-ci, premier pape en Avignon redécoupe les diocèses du sud du royaume, réduisant le territoire rouergat, socle de la puissance financière du diocèse.
Il faut revoir le chantier de Notre-Dame de Rodez et renoncer au projet des deux clochers assis sur les chapelles de plan carré, prévues sur les côtés sud et nord du chœur. Des pierres ont déjà été hissées, elles ne serviront pas ; aujourd’hui encore, elles témoignent de ce rêve figé.
Un clocher isolé est finalement édifié entre 1366 et 1386, très massif avec des murs larges de trois mètres, percés d’étroites ouvertures et surmonté d’une flèche couverte par des plaquettes de plomb. Le clocher affiche de loin sa vocation défensive et les deux premiers niveaux en sont encore aujourd’hui un « solide » témoignage. Un puits est aussi creusé dans la chapelle Sainte-Agnès juste à côté de l’accès à la tour.
Mais cela ne suffit peut-être pas. La peur est grande. Le traité de Brétigny cède le Rouergue aux Anglais ainsi que l’Aquitaine. Les troupes anglaises sont proches, et dans leur sillage, les routiers, des bandes de mercenaires organisés en route (troupe) sèment la terreur et rançonnent les villes. La cathédrale est mise à contribution une nouvelle fois, en intégrant à l’ouest le rempart édifié pour protéger la ville entière.
Ne plus bouger, guetter, se défendre et prier. D’autant qu’un autre malheur a déjà frappé depuis plusieurs années, silencieux et sans visage, c’est « la grande pestilence » ou « la grande mortalité », le fléau de la peste noire qui apparaît en 1348. C’est comme une fin du monde :
« Quel cruel fléau nous afflige. Un peuple innombrable a péri et périt, hélas, tous les jours. Les villes, les châteaux, les villages sont déserts ; dans plusieurs campagnes, il ne reste plus personne pour semer, pour moissonner, pour lever la récolte. Plusieurs maisons sont sans un seul habitant : des familles entières ont été emportées si bien qu’il ne reste aucun parent pour succéder aux biens des défunts. Les églises, les monastères sont sans ministre ; il n’y a personne pour ensevelir les morts et les cimetières ne suffisent plus à contenir les cadavres !… », raconte tristement l’évêque de Rodez, Gilbert de Cantobre en 1348.
 

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