Rodez. Phot’Aubrac et la terre en devenir
C’est l’un des rendez-vous culturels de la rentrée et des premières journées automnales. Un rendez-vous devenu incontournable pour tous ceux qui apprécient l’Aubrac, les rencontres et la photographie.
Ainsi, du jeudi 26 au dimanche 29 septembre, de Nasbinals, à Laguiole, d’Aubrac à Saint-Urcize et Marchastel, la "montagne" aubracienne va prendre des couleurs. De multiples couleurs. Celles de la soixantaine de photographes qui vont participer à cette édition 2019, dans une trentaine de lieux différents, dont plusieurs fermes, burons, étables et, pour la première fois, la coopérative laitière Jeune Montagne, qui s’est associée à la manifestation. Mais Phot’Aubrac c’est aussi, et bien sûr, des conférences, des projections, un concours et une rando photos, des concerts et des casse-croûte campagnards. Le tout dans une ambiance particulièrement conviviale. Une ambiance chère à Jean-Pierre Montiel et à toute l’équipe du festival. Un festival, placé, cette année, sous le thème de la terre en devenir. Cette terre que l’on maltraite depuis trop longtemps.
Guérin, Ballesta, Sylvester…
Cette année encore, plusieurs photographes de renom seront de la fête. Ce sera notamment le cas du géologue, vulcanologue et excellent photographe Arnaud Guérin, qui a réalisé plusieurs documentaires pour Arte, sur les volcans de la planète. Ce baroudeur, qui parcourt le monde depuis près de vingt ans, au gré des éruptions volcaniques, s’intéresse notamment aux hommes qui vivent au pied des volcans.
Hans Sylvester se sent sur l’Aubrac presque comme chez lui. Ce grand monsieur et grand photographe, qui soufflera bientôt ses 81 bougies, revient à Phot’Aubrac, pour la troisième fois avec sa délicieuse épouse Dora. Ce militant environnemental et infatigable voyageur a notamment réalisé de superbes reportages sur les tribus de la vallée de l’Omo, en Éthiopie, où il se trouvait encore en mai dernier. Il présente, cette fois, des photos sur le peuple des Suri, des éleveurs aux méthodes ancestrales. A sa naissance, chaque garçon reçoit un veau en présent, et ces enfants de bergers qui vivent en parfaite symbiose avec les animaux. Dans un autre registre, Emmanuel Mingasson a suivi les routes du lait en Asie. Et c’est tout naturellement dans les bâtiments de Jeune Montagne, à Laguiole, que le public appréciera son travail.
La ferme de Bouquincan accueillera, cette année, quatre expos : on découvrira le plaidoyer contre la surpêche de Pierre Gleizes, le fondateur du service photo de Greanpeace International ; le clan des cachalots de Stéphane Granzotto ; les morses du détroit de Béring de Jean-François Lagrot ainsi que les spectaculaires photos sur les 700 requins dans la nuit de Laurent Ballesta. Ce photographe, biologiste, spécialiste des fonds marins, fut le premier à photographier le mythique cœlacanthe, une espèce de poissons vieille de 350 millions d’années. En juillet dernier, il a participé, pendant près d’un mois, à l’expédition scientifique, Planète Méditerranée. Pendant des heures, les quatre plongeurs, cantonnés dans un module de vie pressurisé de 5m2, ont exploré la Méditerranée, jusqu’à 120 mètres de profondeur. Une expédition extrêmement passionnante mais terriblement éprouvante, comme le racontera Laurent Ballesta, lors d’une conférence qu’il animera le vendredi 27 septembre, à partir de 19 heures, à la Rosée du matin, à Nasbinals. Et l’on se retrouvera, avec plaisir, la tête dans les ciels étoilés de l’Aveyronnais Jean-François Graffand.
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