Le monument aux morts pacifiste de Mur-de-Barrez recensé par la Libre Pensée

"Celui qui oublie le passé est condamné à le revivre". S’appuyant sur Chateaubriand, Christian Eyschen, vice-président de la fédération nationale laïque des monuments, préface le dernier ouvrage recensant les monuments pacifistes de France. Pour l’heure, 292 monuments y sont recensés (pour, a minima 36 000 monuments aux morts puisqu’allant de pair avec le nombre de communes) dont en Aveyron, Decazeville, Boisse-Penchot et désormais Mur-de-Barrez qui fait son apparition. "Ce travail de mémoire est mené depuis plus de 30 ans par Danielle et Pierre Roy", précisent Joël Pitt et Bernard Roux, respectivement président et secrétaire de la Libre Pensée en Lozère, venus récemment se rendre compte du monument aux morts du chef-lieu du Carladez. Et d’ajouter : "Ce monument sort de l’ombre. Il interroge avec un caractère pacifiste indéniable".

Inscrit au titre des Monuments historiques

La commémoration du centenaire de la Grande guerre a permis de restaurer le monument et d’éclairer sur son histoire. Antoine Ouvrier, ancien sénateur et maire de Mur-de-Barrez, membre de la gauche Républicaine, est sans doute dans le choix de ce monument pacifiste. À cela s’ajoute la qualité de l’œuvre. Le sculpteur, Maurice Grandet, fut un élève de Denys-Puech et le fondeur, Alexis Rudier, a œuvré auprès de Rodin. Sans oublier le travail de restauration mené par Caroline Botbol de l’Atelier de la Pierre au Carré d’Arles. "Le monument est désormais inscrit au titre des monuments historiques", se réjouit Hélène Charbey, adjointe en charge de la culture. Et désormais inscrit, noir sur blanc, sur l’ouvrage de la Libre Pensée. Une conférence devrait être programmée pour revenir sur le monument de façon pédagogique et historique.

Decazeville et Boisse-Penchot

Le monument aux morts de Decazeville fut l’œuvre d’André Galtié, d’origine aveyronnaise, passé par l’école Boule, des Beaux-Arts et auteur de nombreuses médailles éditées à la Monnaie de Paris dont Dostoïevski, Desnos, Gauguin, la sécurité sociale… Il fut inauguré en 1934 par Paul Ramadier.

À noter que la Libre Pensée (dont Victor Hugo et Jean Jaurès furent d’ardents défenseurs) a érigé un monument aux morts en mémoire des 644 personnes fusillées pour l’exemple à Chauny (Aisne) en avril dernier. Une reconnaissance légitime, plus que jamais d’actualité comme celle de la laïcité, qui participe au devoir de mémoire sur l’horreur de la guerre, à l’image du dernier ouvrage de Pierre Lemaitre "Au revoir là-haut".

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