Millau : vers un rallye des Cardabelles 2020 modifié

  • Le 12 octobre, une voiture faisait une sortie de route et tuait un spectateur de 19 ans.
    Le 12 octobre, une voiture faisait une sortie de route et tuait un spectateur de 19 ans. A.L.
Publié le
Victor Guilloteau

Alors qu'un spectateur a trouvé la mort le 12 octobre dernier, le rallye des Cardabelles devrait de nouveau avoir lieu l'an prochain, mais avec un parcours modifié.

Marqué par un drame le 12 octobre 2019, le rallye des Cardabelles croit toujours en son avenir. Alors que l’on aurait pu penser la compétition menacée après de la mort d’un spectateur à la suite d'une sortie de route, l’épreuve semble sur les rails pour poursuivre l’aventure. C’est en tout cas ce que fait comprendre son organisateur, François Tronc, depuis les jours qui ont suivi le deuil.

Attendus au tournant

Déjà assuré de l’accord des communes concernées par le passage du rallye, l’organisateur est encore suspendu aux décisions de l’armée et de la préfecture. Des inconnues de taille, qui n’entament pas la confiance du président. « Nous avons de bons contacts avec l’armée, il ne devrait pas y avoir de problème. Idem avec la préfecture et la sous-préfecture. »

Dès le lendemain du drame, François Tronc avait exprimé son souhait de voir perdurer « coûte que coûte » le rallye des Cardabelles. Une position validée le 14 novembre par les bénévoles du rendez-vous, lesquels avaient voté « à l’unanimité » la reconduction de l’épreuve pour 2020. « Mais on nous attend forcément au tournant, a conscience l’organisateur. On ne peut pas se permettre une récidive de ce qu’il s’est passé. Le tracé sera modifié. On est obligé d’éviter qu’il y ait à nouveau des endroits extrêmement dangereux. »
Dans cette idée, exit donc la bosse de la spéciale du Camp dans sa configuration passée. Le saut, à la suite duquel un jeune spectateur de 19 ans a perdu la vie, ne peut pas être reconduit. Il est aujourd’hui considéré comme trop dangereux. Plusieurs options s’offrent néanmoins aux organisateurs pour maintenir cette spéciale historique, particulièrement appréciée des pilotes pour sa technicité. « On pourrait la faire dans l’autre sens, esquisse François Tronc. Ce serait une façon de maintenir la spéciale, mais de faire disparaître la bosse. Cela nous permettrait aussi, quelque part, d’adapter le tracé à la puissance des voitures actuelles. Avant, les véhicules décollaient de trois mètres. Désormais, ils s’envolent sur vingt mètres… »
Autre éventualité envisagée, celle de maintenir la spéciale telle quelle, mais de matérialiser une chicane, via des bottes de paille, juste avant la bosse, afin de faire ralentir les voitures. « Plus globalement, notre souhait est de gommer au maximum tous les endroits où les pilotes peuvent perdre la maîtrise et où le public s’amasse », explique François Tronc, avec une certaine lucidité.


Quelles suites pénales ?

Le président est aussi dans l’attente de la fin de l’instruction concernant l’homicide involontaire commis durant sa compétition. « Le procureur a transmis au juge d’instruction, et nous attendons de savoir s’il y a des suites pénales. » Pour l’heure, l’organisateur ne préfère donc pas se prononcer sur un calendrier, même si l’association Terre de France, affiliée à la Fédération de sport auto, a déjà avancé la date du 9 au 11 octobre 2020.

Le blessé en rééducation

Le 12 octobre, un spectateur de 17 ans était aussi fauché, puis transféré en urgence absolue vers Toulouse. Selon nos informations, après avoir été maintenu en réanimation pendant plusieurs jours, il serait sorti du service de neurochirurgie de l’hôpital Purpan. Actuellement en rééducation, il serait en capacité de marcher. Des inconnues subsistent quant aux éventuelles séquelles (déficits cognitifs) liées à l’accident.

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