Millau : Valérian Sauveplane, champion de tir qui a du plomb dans la tête

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  • Fidèle à Millau, Valérian Sauveplane l’est aussi à l’Insep à Paris, qu’il fréquente depuis plus de vingt ans.	Rui Dos Santos
    Fidèle à Millau, Valérian Sauveplane l’est aussi à l’Insep à Paris, qu’il fréquente depuis plus de vingt ans. Rui Dos Santos RDS -
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Rui Dos Santos

Pensionnaire de l’Insep depuis 1998, le Millavois y est entraîneur national.

Question à 15,24 € : quels sont les sportifs aveyronnais à avoir disputé trois Jeux olympiques ? Alors ? Pas simple ! En fait, il n’y en a qu’un. Rares sont toutefois ceux qui le connaissent. Y compris dans son département d’origine. Surtout dans son département d’ailleurs. Peut-être que l’adage dit vrai alors : nul n’est prophète en son pays… Valérian Sauveplane est donc le seul à avoir réussi un triple JO ! Au tir à la carabine. Deux finales à Pékin en 2008 (6e au couché et 7e aux trois positions), deux fois douzième à Londres en 2012 et "à côté de la plaque" à Rio de Janeiro en 2016. Quand il regarde dans le rétroviseur, "c’est la fierté et le plaisir qui dominent", même si "un petit regret" le chatouille encore : "Il y avait moyen de faire une médaille en Chine aux trois positions… Mais bon !". On n’en saura pas plus. Sa cible était "la passe de quatre" avec une qualification pour l’olympiade 2020 à Tokyo. Mais la Fédération française de tir en a décidé autrement. Il sait depuis septembre 2018 à Changwon (Corée) qu’il ne sera pas du voyage au Japon l’année prochaine. Un seul commentaire : "On ne privilégie pas les résultats mais l’âge !". Il n’en dira pas plus. Son curriculum vitae sportif plaide pourtant pour lui. La ligne la plus significative est la deuxième place au 50 mètres couché lors du championnat du monde 2010 à Munich (Allemagne). Mais, il est possible de citer aussi : la médaille d’or, le 21 juin 2015, du 50 mètres trois positions aux Jeux européens à Bakou (Azerbaïdjan) ou encore le record du monde égalé (un total de 600 !), le 11 mai 2005, au 50 mètres couché à l’occasion d’une coupe du monde aux états-Unis, sur la base militaire de Fort Benning en Géorgie.

S’il est né à Montpellier, du fait du suivi médical dont bénéficiait sa maman, le 25 juillet 1980, Valérian Sauveplane a grandi à Millau sur la terre familiale avec une scolarité classique conclue par un bac S obtenu, non pas avant l’été mais en septembre, car, en juin 1998, il disputait le championnat du monde à Barcelone. Sur le plan sportif, il aurait pu rouler sur les traces de son père Gérard, passionné de sports mécaniques, qui s’est aligné au départ de plusieurs courses de côte et qui a goûté aussi au rallye. Avec générosité d’ailleurs, prêtant ainsi, par exemple, sa combinaison à un certain Didier Auriol pour sa première course. Le jeune Valérian a certes tâté du bicross mais, à l’âge de 7 ans, il a décidé de se tourner vers le tir. Comme un de ses oncles, Bernard Bourrel, frère de sa maman, "qui aimait la chasse et les armes". Il a essayé le pistolet, participant à un championnat de France en poussin, mais il a vite opté pour la carabine. L’explication était simple : "Il y a plus de finesse, plus de précision aussi. Avec une quête permanente, à savoir la recherche d’une position pour améliorer la stabilité". S’entraînant, à l’époque, sous le gymnase Paul-Tort, il a pris une licence à la Société tir cible millavoise, dont il est toujours sociétaire, présidée alors et encore aujourd’hui par son oncle Bernard Bourrel. Rapidement remarqué pour son talent et sa précocité, il est régulièrement sélectionné pour des stages régionaux puis nationaux, avant d’intégrer l’Insep (institut national du sport, de l’expertise, de la performance) en 1998. Avec une belle carrière à la clé marquée donc, par ces trois participations aux JO. Sans négliger les études. Après trois ans en Staps, il bifurque un peu : "à l’issue d’un stage en lycée, j’ai très vite compris que ce n’était pas pour moi !".

Les paralympiques dans le viseur !

Le brevet d’état 1er et 2e degrés tir en poche, il est ensuite devenu professeur de sport en 2006, mis à disposition de la Fédération française de tir, en tant que conseiller technique sportif (CTS). Un peu plus de deux décennies après son arrivée, Valérian Sauveplane badge toujours à l’Insep à Paris, près du bois de Vincennes. Mais, il a changé de tenue et de statut. à bientôt 40 ans, il est aujourd’hui entraîneur national, avec éric Viller, et préparateur du matériel (l’adaptation des fauteuils)

des internationaux tricolores engagés en compétition para-tir. Il reste deux coupes du monde, en mars aux émirats arabes unis et en mai au Pérou, à (bien) négocier pour décrocher les précieux sésames pour les Jeux paralympiques fin août à Tokyo où l’objectif sera de "décrocher deux médailles".

En attendant, il continue de "descendre en Aveyron" : "Près de 90 % de ma famille est à Millau et il existe un lien très fort". Ses séjours au pays pourraient d’ailleurs s’intensifier et prendre une autre forme : "Je veux restaurer la maison de ma grand-mère, entre Boyne et Engayresque. Pour proposer de la location saisonnière avec ensuite, pourquoi pas, des stages de tir". Un terrain où il a lui-même multiplié les cartons quand il était plus jeune. Affaire à suivre…

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