L'exposition combinée au stress et à la pollution de l'air peut augmenter le trouble de déficit de l'attention chez les enfants de 5 à 11 ans

  • Les enfants les plus exposés au stress et à la pollution ont un risque plus élevé de développer un trouble de déficit de l'attention.
    Les enfants les plus exposés au stress et à la pollution ont un risque plus élevé de développer un trouble de déficit de l'attention. Imgorthand/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Une double exposition au stress et à la pollution de l'air durant les premières années d'existence a été associée à des troubles de l'attention chez les jeunes enfants, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, montre une nouvelle étude dirigée par des chercheurs américains de l'université de Columbia. 

Cette recherche parue dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry analyse les effets combinés du stress et de la pollution atmosphérique chez les enfants. Si le stress est un facteur connu pour favoriser les maladies mentales, de précédentes études ont également démontré que l'exposition à la pollution de l'air pouvait provoquer des effets délétères sur la santé mentale des enfants (anxiété, dépression). 

"Le rôle des neurotoxiques environnementaux dans le risque psychiatrique est de plus en plus préoccupant, notamment les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), courants dans la pollution de l'air", soulignent les chercheurs. L'objectif des scientifiques était de tester les interactions potentielles entre l'exposition prénatale aux HAP et le stress psychosocial/socio-économique sur les symptômes psychiatriques chez les enfants en âge d'aller à l'école. 

"Les polluants atmosphériques sont courants dans notre environnement, en particulier dans les villes, et compte tenu des inégalités socio-économiques et de l'injustice environnementale, les enfants qui grandissent dans des conditions défavorisées sont plus susceptibles de subir à la fois le stress de la vie et l'exposition à des produits chimiques neurotoxiques", estime l'autrice principale de l'étude Amy Margolis, professeure adjointe de psychologie médicale à l'université de Columbia (Etats-Unis).

Comportement obsessionnel et trouble du déficit de l'attention

Les recherches se basent sur une étude longitudinale de cohorte réalisée sur 723 femmes enceintes afro-américaines et latino-américaines, originaires de quartiers situés dans le nord de Manhattan et le sud du Bronx (New York). Pour cette enquête, les femmes qui ont participé portaient un sac à dos équipé d'un matériel pour mesurer l'exposition aux polluants atmosphériques dans leur vie quotidienne au cours du troisième trimestre de grossesse.

Cinq ans après la naissance de leur enfant, les mères ont rapporté tous les facteurs de stress potentiels du quotidien (quartier sensible, difficultés financières, violence d'un conjoint, manque de soutien social, etc). Les symptômes psychiatriques des enfants ont également fait l'objet d'un suivi, notamment à l'âge de 5, 7, 9 et 11 ans.

Les enfants les plus exposés au stress et à la pollution aux HAP présentaient un risque plus élevé de nourrir des pensées intrusives et obsessionnelles ou de développer un trouble de déficit de l'attention, montre l'étude. 

"L'exposition prénatale aux HAP peut amplifier ou maintenir les effets à long terme du stress psychosocial/socio-économique éprouvé sur le développement psychique de l'enfant. Ces travaux mettent en évidence le rôle essentiel de l'exposition à la pollution atmosphérique sur la santé mentale de l'enfant", concluent les chercheurs. 

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