Aveyron : sapeurs-pompiers volontaires et fiers de l’être !

  • Jean-Marc Rozières officie à la logistique au Sdis. Il est également sapeur-pompier volontaire au CSP de Rodez.
    Jean-Marc Rozières officie à la logistique au Sdis. Il est également sapeur-pompier volontaire au CSP de Rodez. Centre Presse - Rachid Benarab
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JDM

La cérémonie de vœux du Sdis a été propice à la mise à l’honneur des volontaires et de leurs employeurs.

Le volontaire est aux sapeurs-pompiers ce que le bénévole est au monde associatif : indispensable. Un engagement régulièrement salué et mis en avant par les élus et les décideurs, comme ce fut encore le cas vendredi soir, lors de la traditionnelle cérémonie de vœux du Service départemental d’incendie et de secours de l’Aveyron (Sdis). "Le volontariat est au cœur du Sdis de l’Aveyron ", a notamment déclaré Jean-Claude Anglars, lors de son discours. Le président du Sdis a également tenu à rappeler "l’attachement singulier que les Français portent à ce service de proximité. Un service qui fait la part belle au volontariat. " Pour en prendre la pleine mesure, il suffit de se pencher sur les chiffres des effectifs : sur les 1 455 sapeurs-pompiers aveyronnais, 115, seulement, sont professionnels. Cela veut dire que les 1 340 autres sont des volontaires. Des volontaires de plus en plus difficiles à enrôler. Aussi même si le département est pour le moment préservé, le Sdis met tout en œuvre pour que le système perdure, avec notamment la signature de conventions avec les employeurs ou encore la formation de jeunes sapeurs-pompiers.

"Comme une seconde famille"

Ceci, afin d’inculquer aux plus jeunes cette notion d’engagement volontaire. Un engagement chevillé au corps de Thierry, Nicolas, Jérôme ou encore Marie, des Aveyronnais aux parcours différents qui ont en commun leur attachement au corps des sapeurs-pompiers. " Je suis arrivé dans le village il y a une trentaine d’années ", se souvient Thierry, aujourd’hui lieutenant au centre de secours principal (CSP) de Nant. "J’avais entendu par le bouche-à-oreille que les pompiers cherchaient des volontaires. J’y suis allé et 30 ans plus tard j’y suis toujours. C’est comme une seconde famille ", concède le lieutenant qui transmet désormais aux plus jeunes ce qu’il a lui même appris au fil de ces longues années de service. Le hasard, c’est également ce qui a poussé Jérôme et Nicolas à rejoindre la grande famille des soldats du feu, respectivement à Saint-Rome-de-Tarn et Roquefort. "Licencié au club de foot de Roquefort, je m’entraînais sur le terrain situé juste en face de la caserne. Un jour j’y suis entré et je n’en suis plus jamais ressorti", sourit celui qui est désormais adjudant au CSP de Roquefort.

Organisation

Pour Marie, en revanche, devenir pompier "c’était au-delà de la vocation, plutôt une évidence entrée dans la tête d’une petite fille à qui les pompiers viennent de sauver le papa, confesse-t-elle. Je les voyais comme des héros et en les rejoignant moi aussi je pourrais sauver des vies", poursuit celle qui est désormais adjudant au CSP de Belmont-sur-Rance où elle totalise déjà 15 années de service. Et lorsqu’on l’interroge sur sa condition de femme dans un monde d’hommes, elle répond tout de go : "Au début, il faut se faire sa place. Faire ses preuves, explique-t-elle. Ensuite, une fois que vous avez enfilé l’uniforme il n’y a plus ni femme, ni homme. Il y a juste un sapeur-pompier et une mission à accomplir."

Comme l’adjudant Marie, elles sont quatre femmes (*) au sein de l’équipe de 18 soldats du feu composant l’effectif du CSP de Belmont-sur-Rance. "Ce sont tous des volontaires, comme dans la plupart des 40 centres du département ", précise le lieutenant Thierry.

Et lorsqu’on leur demande s’il n’est pas trop difficile de concilier vie de famille, carrière professionnelle et volontariat, tous s’accordent à dire que "c’est une question d’organisation. Il y a des roulements et lorsque l’on est de service et que l’on part en intervention, c’est en général l’affaire d’une paire d’heures. En premier ressort, on essaie toujours de faire partir celui ou celle qui ne travaille pas à ce moment-là ou celui dont l’absence occasionnera le moins de gêne possible. Et puis lorsque l’on appelle les pompiers, c’est en général pour une urgence. Des vies et/ou des biens à sauver. Et dans ce cas les employeurs – et il n’y a pas que des collectivités, loin de là – sont compréhensifs", indique Thierry le lieutenant.

S’adapter aux évolutions

C’est d’ailleurs pour cela que le Sdis ne manque jamais de les mettre à l’honneur. Vendredi soir Jean-Claude Anglars, n’a pas dérogé à la règle en les remerciant de vive voix. Il a également rappelé : "Plus de 150 conventions employeurs ont été signées, ce qui concerne environ 450 sapeurs-pompiers volontaires, soit 30 % de l’effectif total". Le président Anglars s’est aussi félicité des dispositifs initiés en 2019 avec la signature de nouvelles conventions permettant la garde des enfants des pompiers volontaires durant la période périscolaire. "Le Sdis s’attache à s’adapter aux évolutions de la société et aux besoins des sapeurs-pompiers pour pérenniser notre modèle d’organisation", a ainsi conclu le président Anglars qui s’est vu remettre, ce soir-là, des mains de la préfète, les insignes de Chevalier dans l’ordre national du mérite.

(*) Les femmes représentent 25 % de l’effectif total du département. Un chiffre en hausse et bien au-delà de la moyenne nationale qui se situe à 15 %.

 

350 véhicules à entretenir

Tomber en panne n’est jamais une partie de plaisir. Cela peut rapidement tourner à la catastrophe si la panne survient sur un véhicule de secours. Pour éviter cela, le Sdis de l’Aveyron dispose d’un Groupe logistique composé de 19 personnes travaillant à Bel Air. Ce groupe est notamment composé de 5 mécaniciens, dont un est d’astreinte 24 heures sur 24 sept jours sur 7. Ils sont chargés d’entretenir la flotte des 350 véhicules du Sdis de l’Aveyron. "Hormis les pompes et les échelles qui ne peuvent être touchées que par les fabricants eux-mêmes, nos mécaniciens sont amenés à tous faire du petit entretien courant style vidange aux grosses réparations. Et cela, dans tous les centres de secours du département", explique Jean-Marc Rozières coresponsable de la logistique à Bel Air, mais également sapeur-pompier volontaire au CSP de Rodez. L’objectif du Sdis est d’être le plus autonome possible. C’est pourquoi le groupe logistique compte aussi un service habillement, une laverie, un service informatique et transmission. D’ailleurs le Sdis dispose de son propre réseau de transmission qui maille l’ensemble du territoire. Une personne est également dévolue à l’entretien du site de Bel Air et deux autres à l’hébergement et à l’intendance.

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