Espalion. Calmont-d’Olt, un château bien vivant

  • Chaque été, de nombreux visiteurs se pressent pour découvrir l’histoire du château.
    Chaque été, de nombreux visiteurs se pressent pour découvrir l’histoire du château.
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CORRESPONDANT

Sur son dyke basaltique, ce fleuron de la Route des Seigneurs du Rouergue surplombe Espalion.

La visite du château médiéval de Calmont se mérite avec une jolie grimpette sur son surprenant promontoire. En son temps, cet emplacement privilégié a permis d’assurer une solide position de défense et de contrôle des axes de circulation dont Espalion était l’articulation.

Une forteresse naturelle

Déjà en 883, le site est mentionné pour une première fois en tant que pôle défensif d’une viguerie carolingienne après avoir été occupé par les Gallo-Romains. C’est seulement en 1161 que le château est expressément mentionné du temps de la famille de Calmont d’Olt qui reprit le nom du site. L’architecture de base de la forteresse restera inchangée au cours des neuf siècles qui vont la conduire à nos jours. Elle s’appuie sur deux tours qui à l’origine pouvaient être en bois : la "tour grosse" aux allures de donjon en basalte qui abritait le logement des seigneurs et à l’autre extrémité la "tour longe" en granit rose pour la garnison. Entre les deux la "basse-cour", espace entouré de murailles renfermant les corps de logis et ses annexes.

Après l’apparition de la poudre qui va bouleverser l’art de la guerre et donc de l’architecture militaire dans le contexte de la guerre de Cent Ans, le château de Calmont va s’entourer d’une deuxième ceinture protectrice à l’extérieur de ses murs. Une ceinture basse pour ne pas donner prise aux boulets. Sur cette enceinte huit tours rondes armées de trois archères canonnières chacune. Au total, le château dispose de 32 meurtrières permettant de tirer à l’arc, à l’arbalète ou au "bâton à feu" pour réaliser des tirs croisés et protéger les murailles.

Les seigneurs de Calmont

La maison de Calmont d’Olt, une des plus puissantes du Rouergue, détenait également les seigneuries de Saint-Côme, Flaujac, Castelnau-de-Mandailles, Masse… Les Espalionnais lui doivent leur première charte communale de 1266 qui leur accordait une bonne part d’autonomie. Cette lignée disparut en 1298 avec la mort de l’évêque Raymond de Calmont qui, vingt ans plus tôt, avait posé la première pierre de la cathédrale de Rodez. À partir de 1300, les temps se troublent avec les nouveaux seigneurs de Calmont, la famille de Castelnau-Bretenoux, "deuxième baron chrétien du royaume de France". Leur puissance ne fait aucun doute, leur impopularité non plus. Si on comprend que la population ait eu à souffrir de la guerre de Cent Ans, des guerres de religion, de la rivalité entre seigneurs qui menacent le château, on comprend moins les attaques du seigneur de Calmont contre ses propres sujets ; enlèvements contre rançon, siège d’Espalion en 1595…

Au final, c’est l’indifférence qui va mener le château à la ruine. Les châteaux forts deviennent inutiles et verront leurs occupants préférer des résidences plus confortables, à Saint-Côme-d’Olt et surtout en Quercy. Au début du XVIIIe siècle, les derniers occupants seront des faux-monnayeurs.

C’est ainsi, que Calmont, forteresse imprenable va tomber dans l’oubli. Jusqu’à ce que dans les années quatre-vingt, Thierry Plume se lance le défi de lui donner une deuxième vie.

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