Les gilets jaunes de Rodez de retour sur le rond-point de Calcomier
Alors qu'ils annoncent le redémarrage de leur mouvement de contestation, les gilets jaunes pourraient bien être obligés de quitter "leur" giratoire de Calcomier (plus précisément la cabane à proximité), lieu emblématique de la lutte aveyronnaise, après une nouvelle demande du maire de Rodez. Mais ils ne l'entendent pas de cette oreille.
Quelques coups de klaxon, sporadiques marques de soutien, rythment les échanges en cet après-midi du vendredi 22 mai, alors que les gilets jaunes ruthénois organisent une conférence de presse pour signifier leur retour en lutte... et, physiquement, sur le giratoire de Calcomier.
Le mouvement se relance donc, à Rodez comme dans d'autres villes aveyronnaises (Millau, Decazeville, Villefranche), mais la cabane construite à proximité du giratoire de Calcomier, le "QG", vit peut-être ses dernières heures.
"Nous avons toutes les raisons de relancer notre action"
"Le maire de Rodez nous demande en substance d'avoir le sens des responsabilités et de débarrasser le plancher d'ici dimanche. Nous, on sent que ça ne serait pas responsable de le faire", explique Jean-Claude, qui poursuit : "La crise économique et sociale existait bien avant la crise sanitaire, elle n'a fait que l'aggraver. Nous pensons que nous avons toutes les raisons de relancer notre action".
Deux mondes s'affrontent dans les récents échanges écrits entre les gilets jaunes et Christian Teyssèdre, les uns évoquant une démarche "certes dérogatoire aux usages" mais maintenue dans "la modération et le respect de la sécurité publique", le maire avançant lui "une occupation illégale" à laquelle il convient de mettre un terme "pour des raisons de salubrité et de sécurité publique".
"Ils sont dans l'illégalité la plus totale depuis plus d'un an, et par ailleurs les automobilistes qui passent regardent, klaxonnent... et si un jour en enfant à vélo se fait renverser, ça sera la faute... du maire de Rodez !", affirmait ce même jour Christian Teyssèdre.
Les gilets jaunes de Calcomier se réjouissent cependant des "relations correctes" entretenues avec l'élu, tenant même à "remercier le maire de ne pas avoir utilisé de moyen coercitif pour les faire quitter les lieux".
Pour Jean-Claude, tout cela est "anecdotique" au regard de la situation sociale qui se dégrade "à vitesse grand V : dégradation de l'emploi, licenciements, temps de travail... c'est une catastrophe qui s'annonce. Le maire et président de la communauté d'agglo devrait avoir d'autres chats à fouetter qu'une cabane au bord d'un rond-point".
Dans son dernier courrier, le maire invite les gilets jaunes à quitter les lieux avant dimanche 24 mai. "D'ici là, on ne fera rien, on attend de voir", explique Jean-Claude. Et si les forces de l'ordre sont déployées, les gilets jaunes de Calcomier l'affirment : "On sera là, prêts à les repousser physiquement".
Dans la journée de vendredi, le mouvement ruthénois a reçu le soutien du NPA qui, par la bouche de son représentant Armand Kleve, a souligné : "S’attaquer à ce rond-point, c’est s’attaquer à la convergence des luttes", réclamant "des masques gratuits pour tous et l’interdiction des licenciements et une baisse généralisée du temps de travail". Le syndicat Solidaires 12 a lui aussi affirmé son soutien au redémarrage de la lutte et au maintient du QG de Calcomier.
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