Millau. Le théâtre de la rue de la Saunerie se déconfine…

  • D’Ariane Mnouchkine à William Shakespeare, il y a de quoi bavarder.
    D’Ariane Mnouchkine à William Shakespeare, il y a de quoi bavarder.
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Midi Libre

Le rideau est tombé un vendredi 13 sur La Fabrick comme à peu près partout ailleurs. Et près de trois mois plus tard dans un Aveyron en zone verte, la couleur ne porte pas forcément bonheur à la scène de la Cie Création Éphémère. Pourtant, ses acteurs tentent de garder le moral et planchent sur des lendemains moins moroses. Ce lundi, face aux médias, Kévin Pérez, Vincent Dubus, Philippe Flahaut et Marie des Neiges Flahaut étaient entourés de Marion Delattre, artiste peintre. La "famille", plus perpétuelle qu’éphémère, avait d’abord convié celle qui vient de couvrir les insanités taguées dans la rue Arthur-Deruy par un mur des auteurs hautement plus complimenteur : "Pendant la période de confinement, on a eu envie de donner vie à des auteurs, souvent contemporains, que l’on aime bien à la compagnie", détaillait Kévin Pérez. Marion Delattre travaille plutôt l’illustration, la gravure sur bois, mais propose aussi la fresque murale "sous forme participative où il n’y a pas forcément besoin de compétence particulière". Ce à quoi La Fabrick atteste en ayant participé à ce mur comme de grands enfants. L’artiste poursuit : "J’aime proposer des choses positives et cohérentes qui représentent aussi les habitants qui voisinent avec la fresque. Rendre possible un musée à ciel ouvert, comme en Amérique Latine, où les murs sont très colorés, bavards. Ces portraits sont un peu comme des balises auxquelles on peut se raccrocher, s’inspirer de leur œuvre. C’est aussi didactique car on ne les connaît pas tous forcément et ça permet d’aller chercher leurs réalisations. L’idée de Marie, de laisser les tags en fond, était intéressante. On a interagi avec et tenté de dialoguer." L’espace gris se trouve ainsi moins moche. Réalisée avec de la peinture acrylique de base aqueuse, la matière est respectueuse de l’environnement et peut même tenir jusqu’à dix ans, voire plus. "Pour faire un lien avec ce que l’on vit, tous les auteurs, plasticiens, etc., sont des gens qui, comme nous, comédiens, ne bénéficient pas d’un statut d’intermittent du spectacle. Ils sont de fait déjà en difficulté et ces mois de confinement ne les ont pas aidés. Il faut penser à eux. Sans auteur, il n’y a pas de théâtre. Sans théâtre, il n’y a pas nous."

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