Decazeville. Fontvergnes : "le creuset de l’Europe"

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  • Fontvergnes, un modèledu "vivre ensemble".
    Fontvergnes, un modèledu "vivre ensemble".
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d.l.

Cinquième volet consacré à ce quartier populaire qui constituait un véritable melting-pot culturel.

Se situant à proximité du poumon économique de la ville, générant lui-même une activité multiple (voir notre édition de dimanche dernier), le quartier de Fontvergnes abritait de nombreux ouvriers, commerçants et artisans. Il faut se souvenir que se déplacer n’était pas simple et que l’usage de la voiture ne deviendra courant qu’à partir des années 1960.

Decazeville et le Bassin se présentent comme un "corps étranger" dans l’espace aveyronnais durant le XIXe siècle.

La révolution industrielle, une création quasi spontanée, a attiré des milliers de travailleurs, pressés d’échapper à la misère, contrastant avec le reste du département, essentiellement rural dont le modèle se veut lent avec peu de mobilité. Mais l’existence est difficile dans les usines et les mines, dangereuse, usante, avec une espérance de vie réduite et un futur imprévisible. Autre particularité, notre "archipel industriel" a besoin de beaucoup de main-d’œuvre, nécessitant l’emploi constant d’étrangers.

Et Fontvergnes reflétera ces différents apports : Arméniens, Belges, Espagnols, Italiens, Polonais, Portugais, Russes, etc. Les registres de l’école publique nous apprennent encore l’arrivée de Tchèques et de Hongrois après la Première Guerre mondiale, puis d’autres Espagnols après la guerre d’Espagne. Tandis que plusieurs enfants ont quitté l’école du quartier avec leur famille pour l’Amérique avant 1914. Aimé Assié se plaisait à dire " Fontvergnes, c’est le creuset de l’Europe !". Les difficultés et les soubresauts économiques souderont les diverses nationalités, faisant preuve de solidarité, héritage d’une intégration désirée et réussie, un melting-pot à la sauce fontvergnoise teinté de valeurs originales et d’humanisme.

Un exemple de cet atavisme et de la vie d’autrefois : Cathy Murat se rappelle qu’au tournant des années 1960-1970, devant l’épicerie de ses parents, Tony Barnabé, d’origine espagnole, et habitué des radiocrochets, poussait la chansonnette sur le trottoir, reprise par les riverains qui l’applaudissaient. D’autres Fontvergnois faisaient de même dont le "Riquet" qui jouait de l’accordéon et discutaient ici et là, recherchant sur leur chaise un peu de fraîcheur. On rencontrait des scènes identiques à la cité où "tout le monde se connaissait et se respectait", rapporte avec nostalgie une habitante. Une vie simple mais agréable et sociable.

Dimanche prochain : animations et loisirs

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