Un collectif pour redorer l’image du vautour sur l'Aubrac

  • Les vautours immortalisés sous l’objectif de Renaud Dengreville non loin du buron de la Treille.
    Les vautours immortalisés sous l’objectif de Renaud Dengreville non loin du buron de la Treille.
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Olivier Courtil

Un collectif s’est constitué pour défendre les intérêts et l’attrait du rapace décrié actuellement sur l’Aubrac.

Les vautours n’ont pas toujours eu bonne presse et cette revue permet de relayer le savoir, paramètre nécessaire aux enjeux de conservation et de sensibilisation", déclare en préambule Alexis Genuy, service civique LPO Grands Causses, en évoquant la publication de "Vautours infos". Preuve que le sujet est ô combien sensible, des panneaux pro et anti vautours ont poussé sur le plateau de l’Aubrac en ce début d’été. Un collectif composé du tissu associatif et d’élus, s’est même constitué pour redorer l’image du vautour et tenter de trouver un équilibre avec le monde agricole. "A vouloir éliminer tout ce qui gêne, blaireaux, putois, renards, cerfs, sangliers, loup, quelle nature va-t-on laisser à nos enfants ? Il faudrait comme l’a dit récemment un préfet de l’Aveyron (Louis Laugier, NDLR), que les éleveurs apprennent à vivre et à cohabiter avec la faune sauvage."

Le parc naturel régional de l’Aubrac vient de constituer un groupe de travail en ce sens (lire ci-dessous). Informer en toute transparence est essentiel, voire impératif après les attaques de vautours qui seraient liées à une surpopulation du rapace. Sur ce point, Matthis Petit, de l’office française de la biodiversité (OFB) Occitanie, indique que "durant sept années de suivi, aucun cas d’intervention de vautours menant à la mort d’animaux en bonne santé n’a été relevé."

Pour la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), il s’agit de recréer un lien de confiance. "Dans une société moderne qui ne tolère guère les ingérences de la vie sauvage dans son fonctionnement, il va sans dire que les vautours figurent aujourd’hui comme des survivants d’une autre époque, un temps de bergers hélas révolu, où l’économie de substitution prévalait sur l’économie de marché. Pourtant, les éleveurs ont besoin des vautours". Les vautours ont d’ailleurs été reconnus comme équarrisseurs naturels par la loi (arrêté ministériel du 7 août 1998). Il faut donc raison gardée et non être emporté comme ce fut le cas avec le loup fut un temps. Et de rappeler les faits. "Les vautours fauves et moines introduits dans la vallée de la Jonte à la fin des années 70, survolent le plateau de l’Aubrac depuis plus de 30 ans à la recherche de carcasses oubliées de bovins morts, de mort naturelle ou accidentelle. Les vautours font ainsi office de service d’équarrissage gratuit rendant de précieux services sur le plan sanitaire", conclut le collectif.

Le parc naturel régional créé un groupe de travail

Le parc naturel régional de l’Aubrac a tenu dernièrement sa première réunion de déconfinement à Saint-Urcize. La problématique du vautour fut évidemment abordée. En préambule, le Parc rappelle "qu’il ne peut se substituer ni aux commissions préfectorales en place dans chaque département, ni aux décisions de l’État en matière de régulation des espèces sauvages."

Pour autant, face aux tensions ressenties sur le plateau, le Parc a décidé créer un groupe de travail "faune sauvage" pour aborder les questions des interrelations entre la faune sauvage et l’agropastoralisme. Ce groupe sera composé d’élus locaux, services de l’État et de ses établissements publics, consulaires, gestionnaires de l’espace rural (associations d’agriculteurs, fédérations de chasseurs), utilisateurs (associations), etc. Ce lieu d’échanges pour apporter des solutions, organiser des visites et porter à connaissances des études pourra aussi traiter de la question des campagnols, des cervidés, des sangliers, du loup…

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