Tribunal de Rodez : stupéfiants en détention

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Publié le
Centre Presse Aveyron

Dans le box des accusés, impossible pour ce jeune détenu de retenir ses larmes… « Je suis à bout », « je veux tourner la page », répète-t-il à voix haute. Voilà huit mois qu’il est incarcéré à la maison d’arrêt de Druelle pour une histoire de trafic de stupéfiants dans le Lot, d’où il est originaire. Il y a quelques jours, lors d’une fouille de sa cellule, les surveillants trouvent quelques grammes de cannabis dans une couture de sa veste. En avril dernier déjà, il avait été pris la main dans le sac à la suite d’un parloir avec son frère cadet… Jusque-là, une banale histoire de stupéfiants en détention. Rien de bien grave si l’on ose dire.

Une « mule » pour d’autres détenus ?

Mais, le jeune homme se dit « à bout » car victime de pression de la part d’autres détenus, sans jamais les citer… Et jouerait le rôle de « mule » pour ces derniers. « On me met la pression, on me force à faire entrer de la drogue en prison. Je ne sais pas comment m’en sortir, j’ai peur des représailles pour ma famille dehors. Je n’en peux plus », s’ouvre-t-il au président de l’audience, Christophe Thouy. « Mon client est en pleine détresse, ce ne sont pas des larmes de crocodile. Il ne voit plus le bout du tunnel, il est dans un état de délabrement psychique… C’est l’auteur d’un petit trafic dans une campagne lotoise et il se retrouve en détention avec des personnes ayant un très long parcours de délinquant », appuiera son avocate, Me Marion Sabatier.
Quant à la représentante du ministère public, elle s’interrogera sur le fait que le prévenu n’ait jamais sollicité un transfert jusque-là, s’il est bien victime de ces pressions… « Je vais demander à être mis en isolement dès que je rentre », répond-il.
Libérable en septembre prochain et fort d’une promesse d’embauche à sa sortie, le tribunal judiciaire le condamnera finalement à une peine de six mois ferme… mais aménageables. « Vous ne le regretterez pas, faut vite que je sorte pour reprendre une vie normale. Je ne récidiverai pas », a soufflé le jeune homme, avant de regagner la maison d’arrêt de Druelle.
 

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